La jeune fille et les loups, Survivre avec les loups, Danse avec les loups, le Pacte des loups, apparemment si le chien est le meilleur ami de l’homme, il semblerait bien que son cousin véner Ysengrin soit le meilleur copain du comédien.
Après l’Agence Tous Risques, Joe Carnahan nous plonge dans un nouveau bain de testostérone qui sent bon la « transpi » et le sang, à savoir, Le Territoire des Loups. Bien mal lui en a pris, en effet là où le second degré et la dimension culte nous offrait une belle excuse derrière laquelle nous cacher pour kiffer en secret, aucun alibi ne vient à notre secours sur ce territoire des loups. Attention, quelques minutes de visionnage pourraient bien vous faire croire être face à une petite perle évoquant des relents de Jaws (ouais, ça fait vachement mieux de citer les titres originaux), troquant l’aileron annonciateur de mort pour les hurlements glaciaux de nos amis canidés à poils longs. Et le pire, c’est que sous certains aspects le film pourrait en être digne.
Tout commence en Alaska, Liam Neeson qui a finalement retrouvé sa fille à Paris, est parti travailler sur un forage pétrolier, son métier consiste à tirer sur les mâchoires ambulantes qui essayent de croquer les miches des gentils ouvriers chercheurs d’or noir dans cette immensité blanche (oh que c’est beau comme image). Malheureusement, lui et plusieurs de ses co-workers bourrus sont victimes d’un accident d’avion et se retrouvent coincés au milieu du jardin de Nicolas Vanier. Survivant miraculeusement à leur crash, 7 hommes se retrouvent donc seuls face à la nature violente du grand nord. Pas de bol me direz-vous, mais c’est sans compter sur notre chasseur de loups, aka le Bear Grylls du pauvre, qui va tenter de faire survivre toute cette belle équipe.
Les courageux qui iront voir le film jugeront par eux-mêmes de la réussite de son projet (perso je ne le prendrais pas comme accompagnateur de classe de neige, le Liam). Reste que l’on est passé à deux doigts, ou deux crocs (oui le ton ironique de la critique laisse la place à de vilains jeux de mots) de ce qui aurait pu être un très bon film. Déjà parce qu’il a beau faire tous les efforts qu’il veut pour nous faire croire le contraire dernièrement, mister Neeson est un incroyable acteur qui transcende tous les rôles qu’il interprète. Ensuite parce que comme noté précédemment, l’ambiance anxiogène voulue par le réalisateur est très bien retranscrite, la nature s’allie aux loups pour ne faire qu’un ennemi commun face à notre groupe de résistants, et ce huis clos à ciel ouvert devient très réaliste et réussi.
Cette machine bien huilée qui est en train de se mettre en place se déboulonne maladroitement lorsque le réalisateur/scénariste, se met en tête de transformer son film en un catalogue des diverses manières de mourir dans le grand nord, les têtes tombes une à une à un rythme régulier à partir de la dixième minute. Mais les pires moments auxquels on doit assister sont les digressions philosophico-spirituelles de chacun des personnages. Soit, on peut vouloir donner un peu de profondeur à ses personnages, mais quand mis bout à bout on a bientôt 20 minutes de débats intérieurs ou de rêveries introspectives, on en viendrait à regretter la fine psychologie de Barracuda ou Looping. Enfin, le dénouement final (concernant la tanière des immondes prédateurs) vous fera définitivement regretter de ne pas avoir opté pour Cloclo, ou même pour les nouvelles gesticulations de notre plus grand acteur muet français et sa troupe de copains.