Si on savait que la crise y oppressait déjà tout le monde, et que l’Ukraine connaissait des temps durs, c’est un triste bilan que rapportent les médias du monde entier. Lors d’une manifestation jeudi, des dizaines de personnes sont mortes.
Pour rappel, la contestation s’était intensifiée après la dispersion musclée des premières manifestations à Kiev, les opposants réclamant le départ du président. Durant les manifestations en décembre et depuis la décision surprise du pouvoir fin novembre de renoncer à un accord économique avec l’Union européenne. en préparation depuis plusieurs années, au profit d’une corrélation fermée avec la Russie, des centaines de milliers de personnes s’étaient mobilisées derrière des leaders tels que l’ex boxeur, Vitali Klitschko. La situation stagnante, le manque de progression, ont poussé l’émergence de groupes radicaux, comme les partis d’extrême droite tels que Pravy Sektor (Secteur Droit) ou anarchistes comme Spilna Sprava (Cause commune). Ces derniers, parmi d’autres, ont pris une place importante et poussent par exemple à occuper certains bâtiments publics. Les manifestations avaient débouché sur des affrontements qui avaient eux même provoqué la mort de 5 personnes il y a quelques semaines. Puis, le gouvernement avait démissionné, le chef d’Etat avait promis des concessions, et l’accalmie était « plus ou moins revenue » dans l’attente des promesses engagées. Mais voilà qu’après plusieurs semaines de calme, les violences ont repris mardi matin et se sont montrées particulièrement meurtrières. On compterait plusieurs dizaines de morts.
Mardi matin se tenait au Parlement une réunion au cours de laquelle devaient être définis les futurs amendements à la Constitution. Parmi les manifestants qui se dirigeaient vers le bâtiment, des contestataires ont lancé des cocktails Molotov ainsi que des pavés en direction des forces de polices ukrainiennes. Ces derniers ont répliqué avec des grenades assourdissantes. Les manifestants ont ensuite pris d’assaut le siège du Parti des Régions, Parti du président Viktor Ianoukovitch. Le soir même, les forces anti-émeute ont lancé l’attaque et ainsi repris la main sur Maïdan, la place de l’Indépendance, occupée jusque là par les opposants.
Mercredi, après la prise de plusieurs bâtiments par l’opposition, le chef d’état avait promis des sanctions, une trêve avait alors été négociée.
Jeudi matin, après seulement une nuit de trêve, alors que Viktor Ianouvitch devait s’entretenir avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, accompagné de ses homologues allemand Frank-Walter Steinmeier et polonais Radoslaw Sikorski, ainsi que Catherine Ashton représente des Etats Unis, les manifestants ont repoussé les forces de police, ces derniers affirmant avoir été visés par un sniper, ont riposté à balles réelles, faisant des dizaines de morts. Des témoins affirment que les snipers en question étaient en réalité des policiers en civil dissimulés parmi les manifestants. Le bilan à la fin de la soirée, d’après BFMTV, s’élèverait à près de 100 morts.
L’opposition, par l’intermédiaire d’un communiqué commun de leurs trois principaux leaders, Vitali Klitschko, Arséni Iatsneniouk, et Oleg Tiagnybok dennoncé une « provocation délibérée » du pouvoir contre des manifestants pacifiques.
Les Etats-Unis et l’UE ont proposé une médiation, dépêchant plusieurs hauts diplomates à Kiev .Toute la journée, ils ont parlementé pour tenter de trouver une issue à cette crise (Vitali Klitschko, l’un des leaders de l’opposition, y a même été convié en fin de journée.). Ils ont promis des sanctions pour les responsables des violences. Les États-Unis ont également révoqué les visas de plusieurs Ukrainiens soupçonnées d’être impliqués dans des violences contre les manifestants. Aucun accord n’a pour autant été trouvé pour le moment.
Appelés à l’aide par l’opposition et avec l’aide du avec le Fonds monétaire international, l’UE et les Etats-Unis ont indiqué préparer une aide financière à l’Ukraine, au bord de la faillite. Rien d’autre n’a été ajouté à ce sujet.
La Russie, de son côté continue de faire pression sur Kiev, en rappelant le prêt de 15 milliards de dollars à l’Ukraine et une réduction des prix du gaz représentant, et notant les 3 milliards déjà versés fin décembre. La Russie, qui jusque là refusait de s’immiscer dans le conflit ukrainien, a décidé jeudi d’envoyer un représentant sur place pour une médiation. Le Kremlin n’apprécie guère le rapprochement de l’Ukraine avec l’UE, qu’il accuse de chantage économique. .
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Suite à ces dernières informations, une skieuse ukrainienne et son père, son entraîneur ont annoncé qu’ils se retiraient des JO de Sotchi. Ainsi Bogdana Matsotska et Oleg Matsotski déclarent protester contre l’usage de la force pendant les manifestations de l’opposition à Kiev.