Samedi
En fin d’après midi samedi, dans la République autonome de Crimée, les pro-russes se sont rassemblés dans les grandes villes. A Donetsk et Kharkov, où des affrontements entre pro-européens et pro-soviétiques se sont déroulés, des drapeaux russes ont été hissés au dessus des bâtiments administratifs régionaux.
Lors d’un rassemblement à Sébastopol, autre grande ville de la region, les manifestants tenaient également un grand drapeau russe.
Le ministre des affaires étrangères du gouvernement provisoire de l’Ukraine, Andreï Dechtchitsa a appelé la Russie au dialogue pour résoudre la situation actuelle dans la République autonome de Crimée.
Peu après le président russe Vladimir Poutine s’est adressé à la Chambre Haute du Parlement, demandant l’autorisation d’utiliser les forces armées russes dans la région suite à quoi le Conseil de Fédération a donné son accord. Cette décision prend effet immédiatement. Les politiques russes défendent la démarche de Poutine, expliquant que ces troupes sont en place notamment pour garantir la sécurité des habitant de Crimée mais aussi des citoyens russes situés dans la région. A Odessa, des milliers de personnes se sont réunies sous les drapeaux russes et soviétiques afin de choisir un représentant pour communiquer avec les autorités.
Depuis tout le monde a averti Vladimir Poutine.
Le premier ministre du gouvernement provisoire ukrainien a estimé qu’il s’agissait là d’une déclaration de guerre. Les Etats-Unis, quant à eux ont dénnoncé la violation de la souvenaineté ukrainienne par la Russie et les lois internationales.
Le Canada s’est rangé derrière les américains, annonçant qu’ils suspendaient la préparation du G8 de Sotchi, décision à laquelle s’est jointe la France mardi.
« Nous condamnons l’escalade militaire russe (…) Paris demande à ce que soit suspendue la préparation du G8 de Sotchi tant que nos partenaires russes ne sont pas revenus à des principes conformes à ceux du G7 et du G8 ».
Dimanche
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a appelé la Russie à faire revenir immédiatement ses troupes à ses bases et à soutenir la médiation internationale en Ukraine. Les américains dénoncent l’invasion russe et l’occupation du territoire ukrainien, ainsi qu’une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale ukrainienne. « Si la Russie ne prend pas immédiatement des mesures concrètes pour réduire les tensions, les conséquences pour les relations américano-russes et la position de la Russie dans la communauté internationale seront très profondes »a-t-il souligné.
Vitali Klitschko de son côté appelé préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine. « Nous devons cesser de tout discours de séparatisme, de fédéralisme et préserver l’intégrité de notre Etat » a-il déclaré en direct à la télévision dimanche.
Plus tard dans la journée, nous apprenions par
la chaîne d’information russe RT, que la frégate Hetman Sahaydachniy, le navire amiral de la flotte ukrainienne aurait refusé de suivre les ordres de Kiev et aurait hissé le drapeau russe.
Le Centre de formation de la marine ukrainienne à Sébastopol a également été pris par l’armée russe, d’où ils ont fait sortir plusieurs centaines d’armes à feu.
Le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen a déclaré « « J’appelle la Russie à faire baisser les tensions », l’organisation « appelle tous les cotés à mener des efforts pour apaiser cette situation dangereuse », les accusant notament, de menacer la paix.
En fin de journée dimanche, alors que l’Ukraine annonçait préparer une liste de réservistes et qu’à Moscou, près de 20 000 personnes étaient rassemblées pour une marche contre la guerre, en soutien au peuple de l’Ukraine, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a condamné l’« acte d’agression sans précédent » de la Russie contre l’Ukraine et a averti qu’une « réponse sérieuse » pourrait être faite de la part des Etats-Unis et d’autres pays, y compris des sanctions, ce qui conduirait à l’isolement économique de la Russie.
Lundi
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a dénoncé les menaces venant de la communauté occidentale.
Si Vladimir Poutine n’a toujours pas lancé d’assaut militaire officiel sur la Crimée, dimanche, des soldats se disant russes, mais sans écusson national, ont pris position dans plusieurs points stratégiques de la région. Un poste de gardes-côtes est notamment occupé par 1.000 hommes.
Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk à de son côté déclaré son pays « au bord de la catastrophe » et considère l’invasion par la Russie comme « une déclaration de guerre ». Si il a mobilisé ses réservistes, il n’a cependant donné aucun ordre jusqu’alors.
Les conséquences économiques sont inquiétantes, lun week-end de menaces militaires sur l’Ukraine, la Russie doit faire face a un revirement de situation économique. La bourse de Moscou s’est écroulée. Le rouble est tombé à son plus bas niveau de l’histoire.
Dans la soirée, Angela Merkel a déclaré que le président russe avait accepté sa proposition de former un groupe de dialogue. Une information qui semblait aller dans le sens d’un retour au calme.
Mardi
Tôt dans la matinée, Poutine a rappelé ses troupes. « Le commandant en chef des forces armées russes, le président russe Vladimir Poutine, a donné l’ordre aux troupes et aux unités participant aux exercices militaires de rentrer dans leurs bases », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
Lors d’une conférence de presse donnée ce mardi par le Président Vladimir Poutine, ce dernier s’est confié sur la situation en Ukraine, estimant que la destitution de Viktor Iannoukotitch était illégale, il a fait reference a un coup d’étant anticonstitutionnel.
Il a également ajouté qu’aucune troupe russe n’était présente en Ukraine, que les militaires armés qui ont pris le contôle de la Crimée étaient des « force locales d’autodéfense » dont les manœuvres dans la région avaient été prévues bien avant l’escalade de violence qu’à connu la Crimée ces dernières semaines. D’autre part, il estime que si il n’y a pas de soldat russe en Crimée, l’usage de la force bienqu’étant une décision de dernier recours, serait une solution légitime.
« L’Ukraine est une république frère. Nous y avons renforcé la protection de nos bases militaires car une menace y était émergente et nous avons bien fait » a-t-il déclaré. Le président russe a poursuivit en informant que le rattachement de la Crimée à la Russie n’était pas au programme. Il a également exprimé son indignement concernant les menaces de sanctions à l’encontre de la Russie dont ont fait part les Etats-Unis.
Plus tard dans la journée, l’Otan a annoncé que la Russie avait accépté une réunion avec l’organisation.
Mais personne n’est dupe devant tant de bonnes nouvelles, Barack Obama s’est même exprimé a ce sujet maintenant ses dires de la veille, et affirmant qu’en cas d’intervention militaire en crimée, les USA appliqueraient des sanction. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, en visite à Kiev, a egalemnt à nouveau condamné l’attitude de la Russie dans cette crise, estimant que ces derniers cherchaient le moindre pretexte pour envahir son voisin.
Ce à quoi Moscou s’est empressé de répondre que la Russie se promettait de répliquer à la moindre offencive américaine.
L’Ukraine a ratifié un accord débouchant sur une aide financière de l’UE à hauteur de 2 millards d’euros, les Etats -Unis apporteront 1 millard de dollars dans le cadre d’un programme d’aide économique à l’Ukraine.
Pour sa part, le Fonds monétaire international (FMI) s’active également et déclarait mardi matin avoir délégué une équipe pour se rendre à Kiev dans la journée. Une réunion avec la commission européenne doit se tenir mercredi au sujet d’une aide pour l’Ukraine.
Si les marchés financiers ont relâché la pression après les propos « pacifistes » de Poutine, l’agence de presse Interfax a rapporté mardi que le gazier russe Gazprom avait annoncé qu’à partir d’avril serait levée la réduction tarifaire dont bénéficie l’Ukraine sur les tarifs de ses importations de gaz, rapporte mardi l’agence de presse Interfax citant le directeur général du groupe russe. L’action du groupe s’était effondré avec la dégringolade de la bourse de Moscou qui termine sa séance mardi avec une hausse 5% environ.
On termine tout de même sur une bonne note, puisqu’un premier contact « timide », aurait eu lieu entre le gouvernement par intérim en Ukraine et leurs homogues russes.
(Source AFP / TF1)