L’espace d’une année, un jeune journaliste de Canal +, Benjamin Carle, 26 ans, a tourné le dos à la mondialisation à tout va pour ne consommer que 100% « Made in France ». Il narre son périple riche en péripéties dans un documentaire rigolo et pédagogique diffusé sur la chaîne cryptée.
Ce challenge un peu fou était pour prendre au pied de la lettre les injonctions d’un Arnaud Montebourg en marinière incitant à acheter quasi-exclusivement français.
Première étape : faire un état des lieux et se rendre compte, ô amère surprise, que son appartement est à 95% d’origine étrangère. Avec ses 1800 euros mensuels et parisien de surcroît, il lui faut opter pour une décoration plutôt spartiate pour entamer son défi : le canapé bien de chez nous lui revient à 900 euros par exemple !
Benjamin Carle a aussi dû revoir ses centres d’intérêt culturels. Exit David Bowie et Arcade Fire, son groupe favori et il se surprend au bout d’un an à pouvoir fredonner de mémoire des titres d’Alain Souchon par exemple : un retour aux sources de la chanson française via la SACEM…
Entre autres frustrations, il a dû dire adieu à ses jeans et à son frigo -tous en provenance de l’étranger- et garder ses aliments au frais le plus possible dans un sac plastique suspendu à l’extérieur de la fenêtre de sa cuisine.
Il se rend compte rapidement qu’il faut un temps fou, donc être un adepte de la lenteur mais à l’œil alerte, pour faire ses courses. Le marché devient alors son meilleur allié plutôt pour l’avoir expérimenté que les supermarchés où l’on se perd dans la valse floue des étiquettes. Vive les produits de saison ! Son régime alimentaire change ainsi radicalement puisque le précieux label Origine France Garantie n’est octroyé qu’aux produits dont 50% au moins de la valeur est produite en France. Dire qu’avant ses haricots verts provenaient du Kenya et ses cornichons de Turquie ! Exit aussi le café ou le thé : pour le petit déjeuner il opte d’abord pour la chicorée mais son amertume le dégoûte et pendant des mois ce sera donc de l’eau et du jus de pomme en guise de réveil matin !
Et pour se déplacer, comment faire ? Seuls les modèles automobiles très haut de gamme sont encore fabriqués entièrement en France donc financièrement inaccessibles : Benjamin opte pour une mobylette orange qui le lâche souvent et a pour vitesse de pointe les 30 km/h !
Détail qui ravira ses convives après avoir vu le documentaire : comme coupe-ongles il a été contraint d’utiliser son Opinel pour cette coquetterie qui n’est pas du luxe. Opinel qui lui a aussi servi à faire la cuisine. Mais chut…
Notons que le documentaire est aussi émaillé de rencontres avec des gens comme vous et moi, des chefs d’entreprise en proie aux affres de la délocalisation ou réussissant quand même dans l’hexagone et des propos d’économistes. Vous pourrez revoir les tribulations de notre cobaye tricolore dans -« L’année où j’ai vécu 100% français »- sur Canal + le 26 mars à 22h25 et le 28 mars à 10h45.
l’Article a été lu [post_view time= »day »] fois aujourd’hui et lu [post_view] fois au total.