Ce samedi 5 avril, Vivendi a diffusé un communiqué indiquant à la presse qu’il validait l’offre de Numéricable et vendait donc SFR à cet opérateur.
La bataille acharnée qui se joue depuis début mars entre Bouygues Telecom et Altice/Numéricable à donc été gagné par le deuxième.
Les offres des deux concurrents ont été analysés avec soin par un Comité spécial mis en place pour étudier les différentes options proposées à Vivendi.
Après huit séances de travail à huit clos en compagnie des avocats et des banquiers et de débats approfondis, le conseil a décidé à l’unanimité de valider l’offre de Patrick Drahi, président de Numéricable.
Le projet adopté correspond à celui le plus porteur de croissance mais aussi le plus créateur de valeur pour les clients, les salariés et les actionnaires. Il répond au mieux aux objectifs de Vivendi.
4 critères ont convaincu le conseil de surveillance
1 – La qualité du projet industriel
Ce projet repose sur la convergence mobile-fixe avec des synergies découlant de l’interdépendance des réseaux respectifs des deux entités fusionnées (même ligne, moins de contrainte, plus d’efficacité). Les positions de SFR-Numéricable dans le très haut débit fixe et mobile créeront de nouveaux leviers de croissance, une accélération du nombre de ligne connectées et des offres de grandes qualités pour les entreprises et les consommateurs. Elles s’inscrivent dans la logique du plan France Très Haut Débit lancé en février 2013.
2 – La pérennité de l’emploi
Vivendi a fixé comme pré-requis aux acheteurs potentiels l’engagement pour l’emploi. Cela correspond aux priorités affichés par le gouvernement. Le projet Numéricable est celui qui garantit le développement de l’emploi dans la durée notamment concernant les investissements lié au projet.
3 – Les risques de concurrence
Cette offre présente le moins de risques en matière de concurrence car SFR et Numéricable sont présents sur deux segments de marché différents (mobile et fixe), leurs activités sont donc complémentaires.
4 – La valorisation pour Vivendi
L’option choisie est celle de l’équilibre entre le numéraire perçu immédiatement et les titres permettant de bénéficier de la valorisation totale la plus élevée (gains sur le futur capital de l’entreprise acheteuse). Vivendi souhaite soutenir SFR, sa filiale depuis 27 ans en confortant sa structure industrielle et sociale. Le conseil de surveillance recevra donc 13,5 milliards d’euros à la réalisation de l’opération ainsi qu’un complément éventuel de 750 millions d’euros puis de céder sa participation à 20 %. L’ensemble représente une valeur de 17 milliards d’euros.
Prochaine étape pour Vivendi, consulter les représentants du personnel sur le projet proposé et initier les démarches administratives nécessaires par les services administratifs compétents.
Lors de la prochaine Assemblée générale le 24 juin, Vivendi rendra compte des conditions dans lesquelles l’opération aura été conduite.
Il est précisé dans le communiqué que ces informations sont prospectives, c’est à dire qu’elles ne garantissent rien à propos par exemples des autorités de la concurrence qui pourraient ne pas donner leur accord si le contrat portait préjudice à des entreprises concurrentes (ex : Bouygues).
Idem concernant les résultats anticipés par exemple si l’affaire conclue ne permet pas la création d’emploi Vivendi n’est pas responsable puisque l’entreprise s’appuie sur des perspectives.
Une mauvaise nouvelle pour les concurrents
Si cette affaire tourne les opérateurs français risquent de perdre des clients, Bouygues l’avait bien compris en tentant une dernière offre de 15 milliards d’euros en numéraire et de 10 % cédé à Vivendi.
Mais cette offre n’a eu guère de succès, c’était d’ailleurs presque prévisible puisque le président de Vivendi Jean-René Fourtou n’a pas caché sa préférence pour Patrick Drahi.
Parmi les déceptions ,celle d’Arnaud Montebourg qui soutenait la proposition de Olivier Roussot, président de Bouygues parce qu’elle permettait de faire revenir 3 opérateurs sur le marché français. En effet, Numéricable fait partie du marché hollandais puisqu’il est cotée en bourse à Amsterdam.
La partie n’est donc pas encore gagné pour Vivendi car l’État pourrait mettre son véto et ne pas accorder les autorisations nécessaires à la transaction si elle devait entrainer la faillite des entreprises concurrentes et supprimer plus d’emploi que prévu.
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