Cécile Duflot explique son départ aux militants d’EELV

    Le 5 avril Cécile Duflot, ancienne ministre du Logement et de l’Égalité des territoires, s’est exprimé devant les écologistes au conseil fédéral d’Europe Écologie Les verts (EELV).

Elle commence son discours en citant Léon Gambetta qui était député de Belleville, tout comme Cécile Duflot, puis ministre des Affaires étrangères en 1881.

    « Ma conscience me fait un devoir de résigner mes fonctions de membre du gouvernement avec lequel je ne suis plus en communion d’idées et d’espérances. »

Elle explique que sa décision était prise le lundi soir du 31 mars 2014  et qu’elle fut lourde et douloureuse après 2 ans de pratique du métier de ministre qu’elle trouvait à la fois harassant et passionnant.

L’ancienne ministre rappelle l’histoire des écologistes qui ont été pendant 10 ans dans l’opposition et ajoute qu’ils ont passé 10 ans à reconstruire un espoir de changement qui n’est toujours pas à l’œuvre aujourd’hui.

    « Cet espoir la nouvelle majorité n’a pas le droit de le dilapider, de le mettre sous le boisseau, de l’enterrer sous les cendres de la déception et des promesses non tenues. J’ai pourtant le sentiment que c’est ce qui a été en partie fait. »

Elle revient sur les municipales en rappelant que la gauche a perdu 155 villes, que la défaite des municipales est sans précédent et que l’effet domino de cette débâcle se fera de nouveau sentir. Elle déplore que le Front National est gagné dix villes et dénonce l’échec des forces républicaines.

    « Quelque chose se désagrège sous nos yeux, sans que beaucoup ne soient capables d’en prendre la mesure réelle. »

    Ensuite elle remercie les écologiste pour la campagne qu’ils ont mené qu’elle entrevoit comme un signe d’espoir, de changement. Puis elle indique que les électeurs réclamaient depuis des mois un changement de cap du gouvernement qui n’a pas eu lieu ce qui justifie sa sortie du gouvernement, elle reproche à François Hollande de ne pas changer de direction.

    « Il m’est avis que continuer à participer de cette coalition gouvernementale aurait été une manière de surdité. »

Elle enchaîne sur les grands projets que le gouvernement a promit aux écologistes sans les tenir tel que l’abandon de NDDL (aéroport à Notre Dame Des landes), pas de nouveaux réacteurs nucléaires, pas de remise en cause du Gaz de Schistes et la fermeture de centrales. Projets non menés qui justifient, selon elle, son départ.

    « Je fais le triste constat que c’est aussi cela qui a été sanctionné par les français dimanche : une politique où le verbe compte plus que les actes. »

    « J’en tire la leçon que cela renforce ma conviction d’une double nécessité : l’autonomie des écologistes et le rassemblement avec la gauche. Mercis aux nantis d’en avoir fait la démonstration. »

     « Si j’avais eu le sentiment qu’il était possible d’agir encore avec utilité au sein de ce gouvernement, ne doutez pas que j’aurai poursuivi dans cette voie. »

Elle espérait plus d’engagement du gouvernement contre les lobbies à Bruxelles et demandait le lancement d’une bonne politique écologique. Cécile Duflot ajoute que la politique est un combat collectif qui passe par la sagesse du compromis et la patience de la modération.

Cécile Duflot ne souhaite pas que les écologistes entrent en conflit avec les socialistes comme le Front de Gauche de Jean Luc Mélenchon, elle ne croit pas à la « guerre des gauches ».

Elle croit possible l’accession au pouvoir d’EELV et n’hésite pas à le dire :

    « le pouvoir, les écologistes ont vocation à l’exercer pour faire prendre un autre cours à notre histoire. Je continue donc plus que jamais de défendre le principe de la participation à un gouvernement et je souhaite un jour faire part de mon expérience aux quatre, cinq, dix membres écologistes d’un futur gouvernement, dans un rapport de force différent et avec des partenaires plus désireux de conduire réellement une politique écologique, au delà des postures de communication. »

Pourtant critiqué par son parti à l’image de Daniel Cohn-Bendit (il lui reproche d’avoir ‘pris en otage’ le mouvement EELV) pour avoir prit sa décision sans consulter l’ensemble des écologistes elle ne cède pas et s’explique. La grogne n’est pourtant pas atténué dans son parti entre ceux qui auraient voulu rester dans le gouvernement et ceux qui sont heureux de l’avoir quitter.

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Mathilde F.: