Marseille-Provence, Capitale Européenne de la Culture 2013 : l’heure du bilan

Marseille-Provence, Capitale Européenne de la Culture 2013 (MP2013) s’est achevée avec succès si on s’en tient aux chiffres -plus de 8 millions de visiteurs- malgré un climat social que l’on aurait souhaité plus décontracté surtout au début et une couverture médiatique nationale effacée. A l’inverse, Marseille est classée par le « New York Times » en tant que deuxième destination où voyager dans le monde, derrière Rio de Janeiro…

Pendant toute l’année 2013, MP2013 a rythmé le quotidien des Marseillais avec pléthore d’expositions et de spectacles (et même un Festival « Off » pour plus de « fun » et de dérision) : l’ouverture du Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), l’aménagement des hangars de la Joliette ou encore l’extension des lieux de mixité sociale telles que la friche de la Belle de Mai pour ne citer que quelques points de convergence emblématiques.

Le symbole le plus visible et le plus spectaculaire de MP2013 est sans aucun doute le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM), de par sa majesté et son espace, inauguré le 6 juin dernier. En six mois, le lieu a accueilli plus d’1,7 million de visiteurs, dont une moitié issue de la ville même. 900.000 visites au MUCEM sont dues à la mobilisation des Marseillais, dans une métropole qui héberge… près de 900.000 habitants !

 

Pour rencontrer les habitants de Marseille, il faut s’éloigner de la mer et entamer une petite ascension jusqu’à la Belle de Mai, un quartier très populaire et un véritable creuset ethnique sis derrière la gare Saint-Charles. Depuis 1992, la friche de la Belle de Mai accueille des ateliers d’artistes, des salles d’exposition et de spectacles. Entre restauration, expositions et concerts, les Marseillais viennent pour une offre alternative culturelle très diversifiée ou musarder tout simplement : La Belle de Mai s’est affirmée l’année écoulée comme l’un des cœurs battants de MP2013. Depuis 4 ans, la friche accueille de plus un skate-park où la marmaille du quartier vient s’initier aux sensations joyeuses du skate-board les jours de congé scolaire.

 

Dans une chanson, la rappeuse marseillaise Keny Arkana dénonce une « capitale de la rupture » devenue une « belle ville de la Côte d’Azur ». Clos à moins de 3 mois des élections municipales, MP2013 apparaît bien aussi comme victime et vitrine d’une instrumentalisation politique au sens où elle concerne la vie de la Cité. La construction du MUCEM, les initiatives dans les quartiers, les thématiques des expositions confèrent à MP2013 une irréfutable dimension politique. Par ailleurs, dernier point noir d’une manifestation annuelle qui a rempli dans les grandes lignes sa feuille de route culturelle : les finances. Le bilan comptable nécessitera sans doute un appel à l’aide aux collectivités locales de plus grande taille et à l’Etat.

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Eric F.: