Le point sur l’Ukraine : affrontements, menaces et tensions

Un poste de séparatistes en flammes

Un barrage mis en place par les séparatistes en Ukraine était en flammes et des tirs ont été échangés mercredi à l’entrée de Slaviansk, bastion des insurgés dans l’est où les militants pro-russes parlent d’un assaut ukrainien.

Les militants ont mis eux-mêmes le feu au barrage pour pouvoir battre en retraite alors qu’un hélicoptère survolait la zone et que les tirs fusaient. L’un d’entre eux assure avoir vu sept blindés ukrainien de l’autre côté du barrage.

Des blindés entre à Slaviansk

Le barrage a été franchi par des blindés ukrainien dans le nord de la ville de Slaviansk, bastion des séparatistes selon un photographe de l’AFP. Dans la ville, le personnel civil de la mairie « a reçu l’ordre d’évacuer le bâtiment » d’après Stella Khorocheva, porte-parole du leader local Viatcheslay Ponomarev.

    « Les hommes armés qui assurent la défense de la mairie restent sur place ».

Le ministre de l’Intérieur ukrainien a publié un communiqué indiquant :

    « Pendant les affrontements jusqu’à cinq terroristes ont été éliminés. Un soldat blessé » dans les rangs de l’armée ukrainienne, trois barrages séparatistes à l’entrée de la ville ont été détruits.

Les blindés ont cependant battu en retraite en fin d’après-midi.

Petite vidéo de Slaviansk  :

http://www.youtube.com/watch?v=GJoyZEwtjbI

Assaut d’une base militaire

Dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques 100 séparatistes ont attaqué une base militaire située à Artemivsk, proche du bastion de Slaviansk. Près de 100 assaillants « ont ouvert le feu avec des armes automatiques, mitrailleuses et ont fait usage de grenades », selon le ministère de la Défense. Un soldat a été blessé mais sa vie n’est pas en danger.

Le ministre de l’Intérieur a affirmé que l’assaut, destiné à s’emparer d’armes, était mené « par un militaire russe ». Le président par intérim Olexandre Tourtchinov a déclaré :

  « Les assaillants ont été repoussés et ont subi d’importantes pertes ».

Reprise de contrôle de la mairie de Marioupol

Les forces ukrainiennes ont récupéré la mairie de Marioupol le port du sud-est où vivent 500 000 personnes, qui était occupé par des séparatistes, il y a eu cinq blessés. Le ministre de l’intérieur Asren Avakov a expliqué sur sa page facebook que « la mairie est libérée », il promet « une réponse sévère, jusqu’à élimination, aux terroristes ». Le bâtiment était occupé depuis le 13 avril.

La police de Marioupol a diffusé un communiqué dans lequel elle déclare être intervenue vers 3 heures du matin après avoir repéré un groupe d’une trentaine d’hommes armés de battes de baseball qui tentaient de s’introduire dans le bâtiment pour exiger sa libération. « Des heurts ont éclaté » et les forces de l’ordre sont alors intervenues.

Le 16 avril au soir, 300 personnes avait lancé un assaut contre une base des forces spéciales du ministère de l’Intérieur situé à quelques centaines de mètres de la mairie. L’assaut avait été repoussé et trois assaillants avaient été tués et 13 blessés.

L’actuel président ukrainien a déclaré :

    « Nous n’allons pas reculer devant la menace terroristes. Nous exigeons que la Russie cesse de s’ingérer dans nos affaires intérieures, arrête le chantage et les menaces et retire ses troupes de la frontière est de l’Ukraine ».

Selon lui, Moscou soutient les assassins et les terroristes en Ukraine.

L’union européenne au côté de Kiev

L’UE approuve le gouvernement ukrainien qui attaque sa population pro-russe car il a le droit de « défendre sa souveraineté » et a de nouveau appelé toutes les parties à la « désescalade ». Michael Mann, le porte-parole de la représentante de la diplomatie européenne Catherine Ashton a déclaré :

    « Nous reconnaissons le droit de l’Ukraine à agir pour défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale. Mais de nouveau, tous les signataires de l’accord de Genève devraient faire leur maximum pour une désescalade. Nous avons pleine confiance dans le gouvernement ukrainien pour mettre en oeuvre cet accord ».

L’accord de Genève qui a été signé par les États-Unis, la Russie, l’UE et l’Ukraine n’aura mené à rien. Les violences et les tensions se sont même aggravés quand Kiev a choisi de passer à l’offensive dans l’Est de l’Ukraine.

Michael Mann a confirmé que d’éventuelles sanctions économiques pourraient être mises en place sans donner plus de détails.

    « Notre action dépend de la situation sur le terrain, il n’y a pas de date limite fixe et rapide ».

Les États-Unis accusent eux aussi la Russie de ne pas respecter l’accord et menacent de nouvelles sanctions.

Poutine menace l’Ukraine

Le président russe considère que l’utilisation de l’armée contre la population est un « crime grave ».

    « Si le régime actuel à Kiev a vraiment commencé à utiliser l’armée contre la population dans le pays, c’est un crime très grave contre son propre peuple. C’est une opération de répression qui aura des conséquences pour les gens qui prennent ces décisions, en particulier pour les relations intergouvernementales. »

    « Si les autorités actuelles de Kiev ont fait cela, alors il s’agit simplement d’une junte (gouvernement autoritaire et militaire issu d’un coup d’état), d’une espèce de bande criminelle ».

Mr Lavrov met en cause les occidentaux qui utilisent l’Ukraine comme « un pion dans le jeu géopolitique », il accuse l’Ukraine, les États-Unis et l’Union européenne d’avoir tenté de mener une nouvelle « révolution de couleur », une opération de changement de régime contraire à la Constitution.

Les autorités russes ne cessent de dire que les ukrainiens d’origine russe sont menacés par les nationalistes qui soutiennent le pouvoir en place à Kiev.

Qu’est ce qu’une révolution de couleur ?

Les révolutions de couleur ou révolutions des fleurs sont les noms donnés à la série de mouvements qui se sont développés dans les anciennes sociétés communistes qui sont devenues des démocraties en Europe centrale et orientale ainsi que l’Asie centrale.

Certains observateurs ont parlé de vague révolutionnaire, d’autres pointent du doigts le soutien des États-Unis à ces révolutions comme le Réseau Voltaire qui a mis en ligne un article de John Laugland déjà publié dans The Guardian qui décrit les révolutions téléguidées par des influences néoconservatrices usant de manipulation et de domination.

La Russie réagit !

En réponse à l’opération antiterroriste ukrainienne l’armée russe a lancé de nouvelles manœuvres à la frontière de l’Ukraine. Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a indiqué :

    « Nous sommes contraints de réagir à un tel développement de la situation. Des exercices des unités des districts militaires du Sud et de l’Ouest ont débuté.  L’aviation effectue des vols près de la frontière ».

Le ministre a exprimé sa « grande préoccupation » concernant l’assaut ukrainien contre les séparatistes.

    « Le feu vert donné à l’utilisation d’armes contre les civils de son propre pays a déjà été donné. Si on n’arrête pas cette machine militaire aujourd’hui, cela mènera à un grand nombre de morts et de blessés ».

D’après lui, 11 000 soldats ukrainiens ont été envoyés pour mené l’opération contre les séparatistes qui compteraient 2000 hommes. M. Choïgou juge que :

    « Le rapport de force est clairement inégal »

l’Article a été lu [post_view time= »day »] fois aujourd’hui et lu [post_view] fois au total.

Mathilde F.: