Exclu : Interview de Rani Massalha, réalisateur de « Girafada » !

Moins d’une semaine après sa sortie en salle (23 avril), Rani Massalha s’est prêté au jeu de l’interview pour notre et votre plus grand bonheur ! Girafada est un film inclassable à voir absolument !

1- Vous êtes né d’un père palestinien et d’une mère égyptienne : que vous a apporté ce double héritage culturel et où avez-vous grandi ? En France, pour maîtriser aussi bien notre langue ?

Ce double héritage m’a beaucoup enrichi dans ma vie. Citoyen du monde, je me sens aussi bien à l’aise en France que dans le monde arabe. Mon cœur est palestinien mais je suis de culture française car j’ai grandi à Paris et fait mes études à Sciences Po.

2- Il est explicitement spécifié en exergue que le film est inspiré mais librement de faits réels : pouvez-vous nous en dire plus et quel a été leur retentissement médiatique et sur votre propre sensibilité à l’époque où ils ont eu lieu ?

Je travaillais dans une entreprise financière à l’époque de ce fait divers. J’étais très attentif à la situation en Palestine donc j’ai décidé d’agir en essayant de ramener une girafe dans le zoo de Qalqilyia. Ma tentative a échoué pour des raisons politiques et du fait de la difficulté d’acquérir cet animal auprès d’autres zoo. On plaisantais avec le vétérinaire du zoo de Qalqilyia en se demandant si on devait aller en kidnapper une de l’autre côté du mur. C’est donc la genèse de l’histoire du film.

3- Quelles ont été les conditions de tournage en terme de temps, de direction d’acteurs, de montage financier (frilosité des producteurs pour un premier essai ?), de choix libres ou imposés plus ou moins de lieux où filmer, etc. ?

Le film est un coproduction France-Allemagne-Italie-Palestine.

Il était évident pour moi de tourner en Palestine et de poser ma caméra à Naplouse. Les producteurs ont suivis une fois que le budget était sécurisée et il était compliqué pour eux de monter un premier film palestinien tourné en arabe avec un enfant et une girafe. Trois ans de financements, deux ans de fabrication et nous voici !

4- Le cinéma s’impose-t-il désormais comme une évidence ? Votre rencontre avec Rachid Bouchareb a-t-elle été un tournant décisif, une révélation ? Quelles sont vos projets après ce premier film : expérience unique ou continuation inaltérable ?

Continuation inaltérable. J’ai attrapé le virus du cinéma. J’écris deux nouveaux films et je viens de créer ma société de production, Les films du Tambour.

5- On ne peut que souligner l’excellence du casting mais la révélation en ce qui concerne l’interprétation est celle surtout de Ahmad Bayatra dans le rôle de Ziad : pouvez-vous nous esquisser son portrait en quelques mots ?

Ahmad est un battant, un grand travailleur malgrè son jeune âge il n’a pas peur de l’inconnu et jette son dévolu par passion du jeu d’acteur. Il a beaucoup appris pendant le tournage et continue d’apprendre. Je suis sûr qu’il continuera de faire des grand films dans l’avenir.   

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Eric F.: