Affaire Tapie : après Christine Lagarde, garde à vue pour Claude Guéant

L’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant, connu pour ses petites phrases qui encouragèrent les électeurs à se tourner vers le Front National tel que « pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas » et plein d’autre encore, se retrouve impliqué dans l’affaire de Bernard Tapie. Tout est lié à l’arbitrage entre M. Tapie et le Crédit Lyonnais. M. Guéant était en garde à vue lundi, il a ensuite pu rentrer chez lui dormir et reviendra ce mardi, un détail qui démontre la justice française à deux vitesse, tandis que l’ancien ministre dispose d’une nuit chez lui, une personne peu connue resterait en cellule pour la nuit.

L’ancien bras-droit de Nicolas Sarkozy a donc été questionné toute la journée de lundi dans les locaux de la brigade financière à Paris. Les enquêteurs de la PJ s’occupent de leur ancien patron à l’Intérieur et le cuisinent sur son rôle dans la décision de recourir à l’arbitrage mais aussi sur le fait qu’il n’est pas contester la sentence, ni sur la somme fiscale de 400 millions d’euros versé à Bernard Tapie en 2008 en guise d’indemnités. Une source policière explique :

    « La garde à vue de M. Guéant a été levée lundi vers 21h30 et reprendra mardi matin ».

C’est la deuxième fois que l’ancien « premier flic » de France se retrouve en garde à vue, la première fois, il était interrogé sur des primes reçues en liquide à l’époque où il était directeur du cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur. En février 2013, son domicile avait été perquisitionné, ce jour-là, les enquêteurs ont trouvé la trace d’un virement de 500 000 euros plutôt mystérieux qui proviendrait de la vente de deux peintures à un avocat malaisien toujours insaisissables.

Concernant l’affaire Tapie, la question est de savoir si Claude Guéant a joué un rôle moteur concernant la décision de juger le vieux différents opposant Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais à propos de la revente d’Adidas dans un tribunal privé au lieu d’un tribunal public. A-t-il influencer la non-contestation du verdict permettant à M. Tapie d’encaisser la somme de 400 millions d’euros ? Quelqu’un lui a t-il demandé de soumettre une fiscalité indulgente dans cet arbitrage ? Les juges soupçonnent que la sentence soit le résultat d’un « mensonge » organisé avec l’approbation de l’Élysée.

Pour l’heure, cinq personnes ont été mis en examen pour escroquerie en bande organisée : Bernard Tapie et son avocat Maurice Lantourne, Pierre Estoup, l’un des trois juges-arbitres et l’ancien directeur du cabinet de Christine Lagarde à Bercy, M. Stéphane Richard. Mme Lagarde, ex-ministre de l’Économie a été placée sous le statut de témoin assisté pour lui permettre de rester à la tête du FMI (fonds monétaire international).

Claude Guéant serait fortement impliqué :

Au terme de sa garde à vue, il pourra être relâché sans charge ou au contraire être présenté aux juges pour une éventuelle mise en examen. Pour l’instant, l’ex-homme fort de M. Sarkozy refuse de commenter sa situation. Devant les enquêteurs, l’ancien directeur du cabinet de Mme Lagarde a expliqué que son « interlocuteur à l’Élysée sur ce dossier avait été M. Guéant, apparu dès le départ impliqué sur cette affaire ».

Claude Guéant devra détailler ses relations avec Bernard Tapie et expliquer les nombreuses visite de l’homme d’affaires à l’Elysée, en 2007 et en 2008, dans une période cruciale pour l’arbitrage. Parmi elles, une réunion clé, qu’il avait convoquée, fin juillet 2007, en présence de M. Tapie.

Bernard Tapie qui estime avoir été escroqué par le Crédit Lyonnais lors de la revente d’Adidas à Robert Louis Dreyfus, ne conteste pas avoir tenté de sensibiliser des responsables successifs du gouvernement, de droite comme de gauche, pour obtenir réparation. Cela rappelle, la demande de Jêrome Kerviel, pour que le président François Hollande intervienne dans son litige avec la Société Générale.

Parallèlement à l’audition de Claude Guéant, les deux avocats du Crédit Lyonnais, Mes Gilles August et Jean Pierre Martel, étaient convoqués pour être confrontés, selon les mêmes sources.

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Mathilde F.: