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Le Brésil s’est imposé 3 buts à 1 dans ce match d’ouverture face à la Croatie. Une victoire pas forcément méritée, au vu de ce qui s’est passé sur la pelouse.
Une équipe aimée par son public
Cela faisait plusieurs semaines que des manifestations sociales éclataient au Brésil ; des manifestations qui menaçaient de perturber l’organisation de la compétition. On sent bien que le début du Mondial et la victoire de la seleção ont quelque peu calmé les tensions dans le pays. Le public de l’Arena Corinthians a poussé derrière son équipe durant 90 minutes, même après l’ouverture du score croate. L’hymne du Brésil, repris a capela par tout le stade, a sans doute signé la fin des hostilités, du moins jusqu’à ce que la seleção soit éliminée.
Un favori favorisé
Il faut dire ce qui est : le Brésil a clairement été favorisé par l’arbitrage. Si en première période, l’arbitre japonais a plutôt bien géré les joueurs, ça n’a pas été vraiment le cas en seconde mi-temps. Il a d’abord accordé un penalty très généreux à Fred, qui s’est littéralement jeté au sol pour inciter l’arbitre à siffler faute. Lovren a eu beau contester cette décision, il n’a récolté qu’un carton jaune.
Plus tard, alors que les Croates semblaient avoir plus ou moins digéré ce but injuste, l’égalisation a été refusée par l’arbitre nippon, pour un contact aérien litigieux d’Olic avec Julio César. Certes, cette faute aurait été sifflée dans un bon Evian-Ajaccio de fond de tableau de Ligue 1, mais sur une compétition aussi spectaculaire que la Coupe du Monde, qui plus est après un penalty adverse non-justifié, Monsieur Nishimura aurait pu accorder cette égalisation, ne serait-ce que pour l’animation du match.
Mais tous les cadeaux qui ont été faits aux hommes de Scolari ne sont pas l’oeuvre de l’arbitre. Stipe Pletikosa, le gardien croate, a en effet bien aidé Neymar et Oscar sur leurs buts. Sur le premier but, le goal du club russe de Rostov n’est pas idéalement placé. Sut le penalty, il avait réussi à lire les intentions du nouveau Dieu brésilien, mais n’a pas eu la main assez ferme pour éviter que la générosité de l’arbitre ne soit encore plus cruelle. Des erreurs plus ou moins pardonnables, au contraire de celle qu’il commet sur le troisième but : mal placé, le natif de Split attend que le ballon passe devant lui pour réagir, et offre ainsi à Oscar le bonheur d’achever l’équipe de Niko Kovac.
Une entrée en matière timide
Le but de Marcelo, contre son camp, illustre bien la fébrilité des Brésiliens en début de match. Il leur aura fallu vingt bonnes minutes avant de se mettre à jouer. Sans doute transis par l’enjeu et la pression de tout un peuple, les hommes de Scolari se sont contentés de faire tourner le ballon derrière, tentant parfois en vain de livrer la balle à Neymar pour qu’il se fraye un chemin parmi les défenseurs adverses. Puis Oscar, Alves et Paulinho ont compris qu’il fallait aider le joueur du Barça, ce qui lui a permis d’égaliser à la demie-heure de jeu.
En revanche, Fred et Hulk n’ont pas eu ce déclic. Ces deux éléments offensifs ne se sont pas distingués par l’influence qu’ils ont peiné à apporter. Hulk a été totalement transparent sur son côté. Quant à l’ancien Lyonnais, il n’a été aperçu par les défenseurs adverses que quand il s’est lâchement effondré dans la surface.
Les deux arrières ont eu un réel poids offensivement, mais se sont parfois faits dépasser par les rapides ailiers adverses.
En fin de match, les Brésiliens ont accumulé les erreurs techniques dans la transmission, ce qui leur a valu quelques frayeurs quand les attaquants croates faisaient le siège de la surface de Julio César.
Il faudra montrer autre chose si le Brésil veut gagner son second match, mardi face au Mexique.
Une équipe croate méritante
Une chose est sûre : les joueurs de Niko Kovac ne méritaient pas un tel sort. L’outsider du groupe A a eu le mérite d’ouvrir rapidement le score, montrant bien aux 62000 spectateurs locaux que la Grande Seleção ne fait pas si peur que ça. Olic et Perisic, sur les ailes, ont été très actifs et ce sont eux qui ont causé les principaux problèmes à la défense brésilienne. Il suffit de regarder les 10 dernières minutes pour s’apercevoir que la défaite n’était pas méritée : entre frappes rasantes repoussées, centres dégagés de justesse et combinaison avortées dans la zone de vérité, le manque de chance et de précision du collectif croate lui a valu de prendre ce triste troisième but. L’équipe croate a montré qu’elle avait tout à fait les moyens pour se qualifier pour les quarts. Pour cela, il faudra battre le Cameroun mercredi soir à minuit, puis le Mexique lundi 23 juin prochain.
Le meilleur brésilien a été…
Neymar, sans contestation possible. Si le nouveau chouchou du public a parfois manqué de sens du collectif, il a montré que, lorsqu’il est à son aise et que les clés de l’attaque lui sont confiées, il sait prendre ses responsabilités et se montrer très dangereux… Il faudrait peut-être prévenir les dirigeants du Barça.
Le meilleur croate a été…
l’attaque toute entière. C’est peut-être ce qui fait la force de cette formation. Olic, Modric, Perisic, Rakitic… ils ont tous brillé sur le front de l’attaque par leur technique et leur vista. S’il ne fallait désigner qu’un joueur, Olic s’est tout de même démarqué de ses coéquipiers.
Les réactions
J’ai sélectionné pour vous les meilleures réactions des joueurs et entraîneurs des deux équipes :
Niko Kovac (sélectionneur Croatie) : « Si c’est comme ça qu’on commence la Coupe du Monde, nous ferions mieux de leur donner et de rentrer à la maison. Nous parlons de respect. Ce n’est pas du respect, la Croatie n’en a pas eu. Si ça c’est un penalty, nous n’avons plus besoin de jouer au football. Jouons au basket à la place. C’est une honte ! »
Lovren (défenseur Croatie, sur qui Fred s’appuie pour tomber dans la surface) : Qu’est-ce que je peux dire ? Je suis triste, j’ai envie de pleurer. Tout le monde a vu ça. C’est un scandale pour la FIFA. On parle de respect, on a fait des réunions avant la Coupe du monde, les gens de la FIFA ont parlé avec nous et à la fin, qu’est-ce qui se passe ? C’est mieux qu’on donne la Coupe tout de suite au Brésil. Je pense qu’on a fait un bon match et on a montré qu’on avait les qualités pour rivaliser avec le Brésil mais pas contre douze joueurs. On doit maintenant garder la tête haute. Je suis sûr qu’on peut passer même si je ne comprends toujours pas comment l’arbitre a pu siffler. On a regardé les images dans le vestiaire après la rencontre et tout le monde se pose encore la question.»
Rakitic (milieu Croatie) : «C’est une douleur que le match se termine de cette manière. Nous sommes vraiment peinés. L’arbitrage ? La FIFA demande du respect. On doit respecter l’arbitrage, mais c’est quand même difficile à vivre. On sait que chaque match sera dur à gagner.»
Neymar (attaquant Brésil) : «Je suis vraiment heureux. Le premier match d’une grande compétition est toujours difficile, il y a une pression particulière autour. Offrir la victoire à notre équipe en marquant deux buts, c’est plus que je ne l’aurais espéré. Mais c’est toute l’équipe qu’il fait féliciter car nous avons su réagir. Tout le monde connaît notre qualité individuelle. Quand on joue collectivement, comme une vraie équipe, c’est très difficile de nous arrêter. C’est ce qu’on a fait et c’est pour ça qu’on a réussi à renverser la situation. Cette véritable capacité de réaction, c’est un point très positif.»
Rappelons tout de même que Neymar est le joueur le plus solitaire de l’équipe. Mais selon lui, le collectif a été bon et la victoire est, semble-t-il, méritée…
Hernanes (milieu de terrain Brésil) : «Ce match a été très difficile car l’équipe croate était très bonne et jouait repliée avec des lignes très resserrées en première période. En deuxième période, on a obtenu ce penalty et le match est devenu plus ouvert pour nous. A-t-on eu peur ? Oui. Mais l’entraîneur avait dit avant la rencontre que, si le Seigneur était contre nous, il faudrait garder patience et jouer comme on le sait. A la fin, on a gagné.»
C’est le seul Brésilien qui a évoqué l’équipe adverse. Pour les autres, la victoire n’est due qu’à la performance de la seleção.
Luiz Felipe Scolari (sélectionneur Brésil) : «Nos joueurs ont été excellents. Malgré leur jeunesse, la pression, ils ont réussi à renverser une situation mal engagée. Si je devais parier, je mettrais bien une pièce sur la Croatie pour sortir de ce groupe. Ils ont beaucoup de talent, notamment par leur qualité à créer du danger entre le gardien et les défenseurs adverses. La faute sur Fred ? Niko Kovac dit qu’il n’a pas vu le penalty, mais l’arbitre l’a vu. C’est l’arbitre qui prend les décisions et il faut s’y plier. J’ai revu l’action à dix reprises, et pour moi il y a penalty. Il a dit que ça allait devenir un cirque ? Nous avons gagné cinq Coupes du monde, ça veut dire que nous avons vu cinq cirques mondiaux par le passé… Mais nous avons aussi vu Garrincha, Pelé, Romario, Ronaldo, Ronaldinho, ça doit être une coïncidence. Je comprends ce que mon confrère a dit, je le respecte et à sa place j’aurais sans doute dit la même chose.»
Prochain rendez-vous :
Vendredi à 21h00, pour suivre en direct le match Espagne – Pays-Bas, qui sera sans doute déterminant pour la course à la première place du groupe B. Rappelons que si le Brésil arrive en tête de son groupe, il affrontera le second du groupe B. Si elles ne veulent pas jouer la seleção dès les huitièmes, les sélections espagnole et hollandaise devront tout faire pour remporter ce choc.
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