En deux ans, le Parti Socialiste au pouvoir en France a perdu 20 000 adhérents en même temps que la moitié de ses élus municipaux. C’est Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS qui a confirmé dimanche :
« Il y a eu 25 000 adhérents en moins au PS en deux ans, des militants qui ne sont pas à jour de leur cotisation et sont radiés automatiquement. Il ne s’agit pas de départs provoqués par les scrutins des européennes et des municipales. Il n’est pas anormal dans une période de crise ou une période où on perd les élections que l’on est moins d’adhérents. On en a beaucoup plus quand on gagne les élections ».
Mais le parti a essuyé une grosse défaite aux municipales de mars 2014 en perdant 155 villes de plus de 9000 habitants soit presque 34 000 élus socialistes. Comme en témoigne Nicolas Soret, directeur de la maison des élus à la Fnesr, la Fédération nationale des élus socialistes et républicains :
« On a été divisé par deux : on était près de 64 000, on va être près de 30 000 ».
Pour l’instant, les socialistes s’en sortent grâce aux 6000 nouveaux adhérents mais le décompte ne sera exact qu’à la fin de l’année. En décembre 2013, il comptait 170 000 membres. Au quartier général des socialistes, à Solférino, les militants actifs ont constaté qu’à certains endroits certains socialistes n’ont même pas fait campagne pour les européennes ! Ils n’ont pas distribué de tracts et certains ne se sont pas réunis depuis un an.
Du coup, le parti paie le prix de ce lâchage avec un manque à gagner d’un million d’euros dans les fédérations. Les socialistes qui ont été élus donnent environ 10 % de leur indemnité au mouvement donc avec 30 000 élus en moins, les finances vont être profondément touchés. Les fidèles militants PS se rassurent en constatant que ce n’est pas qu’en France que tous les partis politiques perdent des militants comme l’analyse, Gilles Finchlstein qui dirige la fédération Jean-Jaurés :
« La baisse d’adhérents est à relativiser. C’est un mouvement général que connaissent tous les partis politiques, en France mais aussi en Europe depuis une dizaine d’années. Mais il faut la prendre au sérieux dans la mesure où la caractéristique du Parti socialiste depuis un siècle est davantage un parti d’élus qu’un parti militants. »
Le chef de la Fédération Jean-Jaurès, qui va lancer une étude sur le rôle du parti, des militants ainsi que l’organisation du PS et tout les éléments qui pourraient permettre de récupérer des membres :
« D’où la nécessité de réinventer de nouvelles formes de militantisme, celles du PS étant aujourd’hui inadaptées aux évolutions de la société. Il peut y avoir des demandes d’engagement plus ponctuelles soit pour une cause soit sur un mouvement, on a pu le constater par exemple lors de la primaire de 2011 avec des volontaires pour le porte-à-porte ».
M. Cambadélis devra donc être sur tout les fronts. En plus de diriger le parti, il devra s’improviser pédagogue pour recruter de nouveaux talents mais aussi former des cadres et des militants. Après de grosse rafale le cœur du PS a subît des dégâts et tout est à refaire, selon lui :
« Toute la maison est à reconstruire ».
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