Le Tour de France 2014 est enfin parti, ce samedi, de Leeds en Angleterre. C’est la seconde fois de son histoire que la Grande Boucle s’élance depuis le Royaume-Uni, où 3 étapes seront disputées, avant un retour dans l’hexagone.
Cette première étape reliait Leeds et Harrogate, deux villes voisines du nord de l’Angleterre. Le parcours plutôt plat laissait présager un sprint massif à l’arrivée. En local de l’étape, Mark Cavendish était le favori ce samedi pour la victoire, à quelques kilomètres de sa maison natale. Mais, si sprint il y a eu, Cavendish n’a pas pu jouer la gagne, victime d’une chute à 200 mètres de la ligne ; ce qui a permis à Marcel Kittel de remporter la première étape de ce tour, comme l’an passé, et d’endosser le maillot jaune. « L’enfant terrible du sprint » souffre d’une disjonction de la clavicule, mais pourrait repartir dimanche.
Les classements
La course
Dès le tout premier kilomètre de la 101ème édition du Tour, le doyen du peloton Jens Voigt (ALL – Trek), 42 ans, a lancé les hostilités en s’échappant en compagnie de Benoît Jarrier (FRA – Bretagne-Séché) et Nicolas Edet (FRA – Cofidis). Surveillé sans pour autant être muselé par ses poursuivants, le trio se présente au pied de la côte de Cray avec plus de trois minutes d’avance. Le maillot à pois étant l’un des principaux enjeux de cette première étape, Jarrier espère bien l’endosser et passe en tête au sommet de la première difficulté du jour.
Mais moins de 10km plus loin, dans le sprint intermédiaire, Voigt décide de fausser compagnie à ses compagnons de route. Cela lui permet d’empocher les 15 points au classement du maillot vert, mais surtout de passer les deux côtes suivantes en tête, récoltant suffisamment de points pour s’assurer le maillot à pois. Les deux Français seront rapidement repris, alors que Voigt relâchera son effort dans la descente vers Middleham.
Dans la côte de Buttertubs, un groupe est détaché à l’arrière du peloton, au sein duquel on retrouve des coureurs à priori à l’aise en montagne, comme Joaquim Rodriguez (ESP – Katusha) ou Thibaut Pinot (FRA – FDJ). Ce groupe mettra plus de 25 km à revenir sur le peloton.
A 4 km de l’arrivée, sous l’impulsion des équipes de sprinters, un groupe est à nouveau détaché, laissant quelques uns des principaux favoris à la victoire sans leur poisson pilote. Cavendish et Démare notamment, perdent Petacchi et Delage en vue du sprint massif.
Sous la flamme rouge, Fabian Cancellara (SUI – Trek) tente de faire « le kilomètre », mais sera repris 700m plus tard. Au même moment, le favori du public, Mark Cavendish, est projeté au seul à plus de 60km/h, après un contact avec Simon Gerrans (AUS – Orica-GreenEdge). Cette chute laisse un espace conséquent entre le peloton et les 4 sprinters de tête : Kittel (ALL – Giant-Shimano), Sagan (SVK – Cannondale), Navardauskas (LIT – Garmin-Sharp) et Coquard (FRA – Europcar), qui passeront la ligne dans cet ordre.
Cavendish, après de longues secondes allongé à même le sol, remontra sur son vélo pour passer la ligne, grimaçant de douleur, le bras immobile. Après examen, il s’avère que « The man of Man » souffre d’une disjonction de la clavicule droite, qui pourrait l’empêcher de disputer les sprints à venir.
Cavendish juste après sa chute, avant même d’avoir passé la ligne.Les réactions
Marcel Kittel : « Je suis vraiment fier d’avoir gagné. C’était plus dur que l’an dernier quand j’ai gagné mon premier Maillot Jaune. C’était une victoire très émouvante, pour l’équipe et pour moi. Dans les 5 derniers kilomètres, on était la meilleure équipe. On avait un bon plan et on a pu le suivre. Sans la chute, Cavendish aurait peut-être été là, à la bagarre. On a eu un peu de chance. Je veux bien le préciser : ce n’était pas un but en soi de battre Cavendish chez lui, dans son pays. Je voulais gagner la première étape du Tour de France. »
Bryan Coquard : « C’est bien mais je suis un gagneur. Je ne me contente pas d’une quatrième place. Il y a une petite déception car au moment où je lance mon sprint, je me vois gagner. Ça allait vraiment bien mais on s’est accrochés avec Simon Gerrans. Il a voulu lancer en même temps que moi et nos guidons ont dû s’accrocher. Ça m’a coupé dans mon élan et j’ai perdu ma vitesse. Le temps de me relancer, j’étais à bout. La toxine était là. Je suis déçu et content à la fois. Je vois qu’il y a possibilité de faire mieux. Une arrivée en faux-plat montant comme ça, que demander de mieux pour moi ? Dans l’équipe, on n’a pas la capacité de mettre en place un train mais je me voyais gagner. Kittel, il est fort, très fort. J’aurais bien voulu voir un mano a mano dans les derniers mètres. Je l’ai déjà battu au Tour de Picardie. Il est battable. »
L’étape de demain
Demain, une longue étape attend le peloton, entre York et Sheffield (201km). Les coureurs auront à gravir 9 difficultés, toutes de 4ème, 3ème et 2nde catégories, dont l’une à 5km de la ligne, qui pourrait faire abandonner les sprinters encore présents à l’avant, en vue de la victoire d’étape. Celle-ci devrait revenir à un puncheur, dans les derniers hectomètres, à moins que l’échappée matinale aille au bout. Les favoris seront sans doute très vigilants, car ce parcours pourrait permettre à des outsiders de grapiller quelques secondes au général.
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