Le Mont Fuji de son nom japonais « Fujisan » est la montagne la plus haute du Japon (3 776 mètres), c’est un stratovolcan (il est constitué de coulée de lave et de forme conique). Il est toujours considérée comme actif même si sa dernière éruption s’est produite en 1707. Depuis juin 2013, il est inscrit au patrimoine mondiale de l’Unesco au titre de « lieu sacré et source d’inspiration artistique » mais s’est aussi un volcan explosif situé à la jonction des plaques tectoniques pacifique, eurasienne et philippine.
Ce volcan qui n’a pas explosé depuis un peu plus de 300 ans a été mis a sous haute pression par le séisme de magnitude 9 du 11 mars 2011 à Tohoku appelé le « grand tremblement de terre » par les japonais. Une étude franco-japonaise publié dans le magazine « Science ». Le principal signataire de la publication et chercheur à l’Institut des sciences de la Terre (CNRS, université Joseph-Fourier), Florent Brenguier déclare :
« Nos travaux ne disent pas que le volcan va entrer en éruption. Mais ils montrent qu’il se trouve dans un état critique. Les ondes sismiques se propagent très loin : elles font plusieurs fois le tour de la Terre. En se déplaçant, elles font vibrer la croûte terrestre et ce phénomène, comme une onde de choc, fracture ou fissure la roche ».
Pour étudier le volcan, les chercheurs ont réalisé une échographie des entrailles de la Terre, à partir de la masse astronomique de données enregistrées après le mégaséisme par le groupe de capteurs sismiques japonais Hi-net, le plus important du monde avec plus de 800 points de mesure. Ils se sont concentrés sur les signaux parasites comme le bruit de fond sismique qui est produit en permanence par l’interaction entre la houle océanique et la terre ferme. C’est la première fois que cette méthode est employée par des scientifiques.
Cet enregistrement des bruitages sous terrain a permis aux chercheurs de cartographier les perturbations géologiques provoqués par le séisme du 11 mars 2011, dans le sous sol du Japon. Cette méthode d’auscultation devrait permettre d’améliorer à l’échelle de la planète l’estimation du risque d’une éruption majeure.
L’étude montre que les perturbations les plus fortes se situent sous le mont Fuji !
« Les régions volcaniques sont celles où la pression des fluides comprimés dans la roche-eau bouillante,gaz,magma liquide- qui en remontant à la surface provoquent une éruption est déjà la plus forte. Les ondes sismiques ajoutent encore à cette pression avec pour effet de fracturer davantage le milieu ».
Un signe qui ne trompe pas… Le séisme de 6,4 qui s’est produit à Fukushima il y a peu de temps a déclenché de nombreux sursauts de moindre amplitude. Ce n’est pas une alerte rouge mais les observateurs de ce volcan doivent se montrer particulièrement vigilant car le risque d’éruption est important, surtout si d’autres secousses devaient survenir.
« On ne peut établir de lien direct de cause à effet entre les séismes et les éruptions volcaniques même si, statistiquement, les premiers entraînent une recrudescence des secondes. Simplement, le mont Fuji est aujourd’hui dans un état de pression tel qu’il présente un potentiel d’éruption important. Le risque est clairement accru ».
Les scientifiques doivent garder l’œil sur le volcan surtout qu’il est pour l’instant impossible de prédire la date d’une éruption volcanique.
Pour protéger la population, le Japon a prévu un plan d’évacuation en cas d’éruption du mont Fuji, 750 000 personnes seraient évacués des préfectures de Shizuoka, de Kanagawa et Yamanashi. Le but est de mettre à l’abri la population et lui éviter de se retrouver au beau milieu des coulées de laves et d’écoulements pyroclastiques (gaz volcaniques et vapeurs d’eau de plus de 100 °C) qui pourraient se transformer en coulées de boues dévastatrices.
Une éruption pourrait déposer près de 10 cm de cendres jusqu’à Tokyo, à 100 km de distance. Elle provoquerait d’énormes perturbations sur les routes et les aéroports causant des dizaines de milliards de dollars de dégâts.
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Source: Lemonde.fr / CNRS