Centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès le 31 juillet 2014

Eté 1914, la guerre frappe aux portes de l’Europe. L’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, vient d’être assassiné par un étudiant serbe le 28 juin. Le vieux continent est une poudrière pouvant exploser à tout moment.

Le 31 juillet, Jean Jaurès et ses collègues de L’Humanité, sont attablés au Café du Croissant, 146 rue Montmartre, vers 21 heures.

Vers 21h40, une main écarte le rideau situé derrière Jaurès et pointe un revolver sur lui qu’il vise à la tête. Deux coups de feu s’enchaînent. Jaurès s’effondre. A l’extérieur du bâtiment, le « metteur en pages » de L’Humanité, Tissier voit Raoul Villain prendre la fuite. Il le rattrape et lui assène un coup de canne qui le met à terre. L’assassin est très vite arrêté par des policiers. La nouvelle gagne rapidement l’ensemble de la capitale : « Ils ont tué Jaurès ! »

Villain, qui se réclame de l’héritage monarchiste, a mis un terme tragique à la vie de l’unique homme politique d’envergure pouvant épargner la France d’un conflit paraissant presque inévitable. Jean Jaurès cristallisait beaucoup d’espérances. Mais il avait aussi ses détracteurs. Député socialiste et directeur-fondateur du journal L’Humanité, ses prises de position pacifistes lui valaient une campagne de presse très virulente. On a même été jusqu’à l’accuser d’être un traître à la solde de l’Allemagne.

Emprisonné pour homicide volontaire durant toute la guerre, soit 56 mois de détention préventive -une première dans les annales de la justice criminelle- Raoul Villlain réussit à obtenir un stupéfiant acquittement en 1919. Indignés, les socialistes ne cachent pas leur protestation : « On a tué Jaurès une seconde fois ! ». 5 ans plus tard, les cendres de Jean Jaurès entrent au Panthéon.

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Eric F.: