Dimanche, les médias américains parlaient d’émeute dans les rues de Ferguson, proche de saint Louis, la colère du peuple s’est réveillée à cause de la mort d’une jeune homme noir qui a été exécuté par la police alors qu’il était désarmé.
Pour exprimer cette colère, cette injustice, les rebelles ont pillé les magasins et mis le feu à tout ce qui leur tombait sous la main. La police de Ferguson est intervenue pour les stopper à coups de bombe lacrymogène et de brigades cynophiles, sans succès. Selon la chaine locale KSDK TV5, les policiers n’ont pas réussi à maitriser la foule et ils ont fait appel à des renforts en contactant les commissariats des villes proches. Des dégâts ont été répertoriés, une station-service qui faisait aussi supérette a été pillée puis incendiée, idem pour un hypermarché Walmart et d’autres magasins. Cependant, les furieux n’ont pas touché aux voitures des particuliers, au grand soulagement des habitants.
Les émeutes ont éclaté après la cérémonie donnée en l’honneur de Michael Brown, 18 ans. Les circonstances de sa mort ne sont pas encore éclaircies, les récits des témoins sont différents : un témoin appelé Dorian Johnson a expliqué à la chaine télévisé KMOV 4 News :
Il marchait dans la rue près de la victime quand un flic a dégainé son arme et l’a braquée sur M.Brown, il a ensuite tiré sur le jeune homme qui s’est « retourné et a mis les main en l’air » ce qui n’a pas empêché le policier de tirer de nouveau.
Du côté du chef de la police du comté de Saint Louis, Jon Belmar, c’est la position défensive qui prime en invoquant l’« état de légitime défense », Michael Brown aurait agressé le policier et tenté de lui voler son arme. Un enquête est menée par le FBI pour savoir si le policier a agit délibérément ou sous la menace. Dans l’espoir de calmer un peu les citoyens et apaiser leur colère, le maire de Ferguson, James Knowles a appelé au calme et promis une enquête impartiale :
« La seule chose que je peux dire maintenant à ma communauté, c’est de rester calme. Je peux comprendre la fureur et la colère des gens mais ce n’est pas constructif ».
« La plus grande inquiétude des protestataires concerne l’enquête qu’ils craignent partiale. Elle sera confiée à l’autorité supérieure, la police du comté de Saint Louis ».
Les manifestants ont peur de voir l’affaire enterrée comme cela s’est produit de nombreuses fois aux États-Unis. Alors les émeutes éclatent, deux policiers sont blessés et 32 personnes sont arrêtées. Lundi matin, le calme était revenu mais la rentrée scolaire n’a pas eu lieu dans la ville de Ferguson. L’association qui défend les noirs américains, NAACP, a transmis un communiqué :
« La mort d’un autre Afro-Américain par la main de ceux qui ont juré de protéger et servir la communauté brise le cœur ».
Elle organisait une manifestation de dimanche soir mais appelait au calme tout en réclamant que justice soit faite. Cette affaire met en avant le racisme qui existe encore entre les blancs et la communauté noire de Ferguson. Elle rappelle la mort de Trayvon Martin, un jeune noir tué par un voisin qui faisait une ronde de surveillance dans son quartier de Floride. Ce meurtre avait relancé le débat sur le racisme aux États-Unis mais aussi sur les lois qui encadrent la légitime défense. Les membres de la police de Ferguson sont 53 mais seul 3 d’entre eux sont noirs.
Fait étonnant, la famille de Michael Brown a engagé le même avocat, Benjamin Crump que la famille de Trayvon Martin qui n’avait pourtant pas obtenu gain de cause, le tireur s’en était tiré car les jurés ont considéré qu’il avait agi en état de légitime défense.
Lundi soir, de nouvelles émeutes ont éclaté causant encore des dégâts pour les magasins et les voitures des riverains. D’après Terry Jones, professeur de science politique à l’Université du Missouri :
Saint-Louis et sa banlieue peinent à se défaire d’une « longue histoire d’injustice raciale ».
« Comme le montre la mort de Michael Brown, il y a souvent des revers ».
Lors de cette deuxième nuit de violente colère, des coups de feu ont été tirés alors que la police tentait de disperser les manifestants.
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