Les ministres se succèdent et ne se ressemblent pas, pourtant les réformes sur les retraites ne cessent de suivre la même ligne : plus d’années de cotisations, montants en baisse, taxes supplémentaires à payer. Rien ne va plus pour les retraités, l’État s’acharne dessus en arborant l’excuse de la crise et du déficit de la sécurité sociale.
Dernière sanction en date pour les retraités : la suppression de la « demi-part des veuves ».
Cette demi-part concernait jusqu’à présents les veufs et veuves ayant eu un enfant et les parents isolés. Désormais elle n’existe plus, les veufs et veuves devront se débrouiller pour payer les impôts supplémentaires et vivre avec une retraite parfois diminuée de moitié !
L’arrivée de l’avis d’imposition a laissé bouche-bée des milliers de personnes qui ne s’attendaient pas à voir une note aussi salée. Micheline Boucher, 89 ans, surprise de devoir payer des impôts alors qu’elle n’en réglait pas, est allé demander des explications aux services des impôts. Ce qui a choqué cette dame, n’est pas le fait d’avoir 400 euros à donner à l’État cette année mais que personne n’en ait rien dit. Elle témoigne de son étonnement :
« Je ne suis pas contre le fait de payer des impôts mais ça nous tombe dessus comme ça, sans qu’on soit prévenu ».
Pourtant, c’est le gouvernement de Sarkozy qui a adopté cette suppression des demi-parts. Pour couronner le tout, une autre mesure s’ajoute pour qu’augmente les impôts : la taxation de la majoration de 10% des pensions des retraités ayant eu au moins trois enfants. En clair, jusqu’à présent, si une personne âgée était seul avec trois enfants, elle était épargné par l’impôt. Désormais, elle touche moins d’argent à cause de la suppression de la demi-part des veuves et voit ces impôts fortement augmenté notamment de 10%. C’est un bonus financier que les parents de familles nombreuses reçoivent qui est désormais taxé.
Le respect des anciens dans notre pays s’amenuise petit à petit. Les retraités subissent de plein fouet les réformes censées recouvrir les dettes qui au contraire s’allongent toujours plus. Tandis que les chômeurs sont radiés à la pelle pour réduire les chiffres (et par la même occasion le montant des retraites à verser plus tard), les anciens sont pénalisés après avoir travaillé toute leur vie. Pour Fransisco Garcia, président de l’Union nationale des retraités et des personnes âgées, ces mesures sont insupportables, il dénonce « une accumulation de dispositifs qui pèsent lourdement sur cette catégorie de population » :
« Pour certains, les hausses d’impôts équivalent à un mois de pension ».
Selon lui, les retraités font partis de la population de France la plus malmenée. Vincent Drezet, secrétaire général de Solidaires-Finances publiques, le principal syndicat des impôts, explique :
« Il y a forcément des gagnants et des perdants, impossible pour l’instant de savoir combien. Mais il est certain que pour certains retraités les gestes fiscaux n’atténuent pas la fin de la demi-part et la fiscalisation de la majoration des pensions ».
« Sur les 3,6 millions de contribuables concernés par la suppression de la demi-part des veuves environ 2 millions vont devenir imposables ou voir leurs impôts augmenter ».
Il est aussi fort probable que la taxe d’habitation augmente, c’est en tout cas ce que craignent les retraités concernés par la suppression de cette demi-part. Une retraitée révoltée par cette mesure du gouvernement s’énerve :
« Qu’ils nous rendent notre demi-part ! On n’a pas demandé à être veuf ».
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