Le ministre de l’agriculture répond aux légumiers en colère

Le 20 septembre 2014, les producteurs de fruits et légumes, fous de rage contre l’État, n’ont pas hésité à incendier le centre des impôts de Morlaix ainsi que la Mutualité sociale agricole. Une fois le feu prit, les manifestants ont empêché les pompiers de passer, histoire d’être sûr que le bâtiment termine en cendre. Devant la MSA en feu, ils ont déposé leurs légumes invendus (pommes de terre et artichauts).

Un signe fort qui démontre la volonté des légumiers de ne plus être exploités. Accablés de contraintes administratives et fiscales, ils avaient déjà du mal à joindre les deux bouts avant l’embargo russe. Désormais, ils se retrouvent avec une perte d’argent très importante et une concurrence accrue dans le pays. Ils attendaient une aide financière de l’État pour compenser les pertes mais rien n’a été fait pour eux malgré les nombreux signes présageant un coup de fureur des agriculteurs français.

Quelle a été la réponse du gouvernement ?

L’utilisation de l’appareil judiciaire. Le gouvernement a lancé une procédure en justice et accuse les agriculteurs de « dégradations de biens d’utilité publique ». Pour les arrêtes et les condamnés, l’État fait appel aux bons français en lançant un appel à témoins qui permettra d’arrêter les fauteurs de troubles. Toute la classe politique réclame des sanctions à l’encontre de ceux qui ont allumés la mèche.

Les déclarations des syndicats et chambre d’agriculture suite à l’incendie.

Le FRSEA de Bretagne, les jeunes agriculteurs et la chambre d’agriculture bretonne ont publié un communiqué commun où elles regrettent l’utilisation de la violence. Les agriculteurs sont sur les nerfs et attendent des actes :

     « La profession toute entière n’encourage pas à l’excès. Mais, elle ne sait plus comment se faire entendre afin que des mesures efficaces et rapides soient prises ! Le ras-le-bol des agriculteurs, qui s’est exprimé, fait suite à de nombreuses alertes lancées par les représentants agricoles ces derniers mois »

Thierry Merret, patron de la FDSEA du Finistère n’a pas mâché ses mots, il est ravit de l’action mené par les agriculteurs, il a déclaré « tirer un coup de chapeau » aux manifestants de Morlaix. M. Merret qui compte parmi les leaders des bonnets rouges explique la colère des travailleurs des champs par un « ras-le-bol des besogneux qui sont seulement bons pour avoir des contrôles, des gens qui ne se sentent pas soutenus ».

La réponse du ministre de l’agriculture : Stéphane Le Foll

Il a fait des promesses en proposant de mettre en œuvre des mesures rapidement. Le ministre n’a pas précisé les actions à venir pour aider les producteurs de l’agro-alimentaire.

     « Il y aura des mesures concrètes, immédiates, rapides et à la hauteur ».

Le problème qui est posé est d’ordre européen. Comme tout le marché de l’Union européenne est déstabilisé, les pays doivent s’entraider financièrement. Chaque filière doit faire une demande auprès de l’UE pour obtenir de l’aide, ce qui administrativement parlant est long, très long pour les légumiers français.

     « Pour réintroduire l’artichaut, le brocoli et le Chou-Fleur dans la liste des produits à aider : chaque filière est organisée pour faire des demandes ».

Pour le ministre, la coordination avec le reste de l’Europe est indispensable pour éviter la chute des prix dans toutes les filières agro-alimentaire :

     « Si on ne se coordonne pas à l’échelle européenne, le risque d’avoir des chutes de prix est important toutes filières confondues : fruits et légumes, viandes porcines et viandes bovines ».

     « La déstabilisation des marchés a commencé ».

L’Union européenne a déjà débloqué 200 millions d’euros pour tout les pays européens. Qu’elle est la part de la France et comment est-elle distribuer ? Le ministre n’a pas encore répondu à ces questions qui préoccupent tant la communauté des travailleurs de l’agroalimentaire français qui sont au nombre de 508 000 contractuels d’après l’Insee.

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Mathilde F.: