Une décharge de l’Orne bloquée pendant 11 mois !

La société GDE Guy Dauphin environnement, qui possède une décharge à Nonant-le-Pin dans l’Orne, numéro 2 du recyclage de déchets en France a mis la pression au gouvernement français pour pouvoir utiliser le site sans se heurter à la colère des manifestants.

Le 22 octobre 2013, la décharge ouvrait ses portes, deux jours plus tard, les opposants intervenaient. Ils ont bloqué le site pendant onze mois car ils sont contre son utilisation qui polluera l’environnement :

     « Après avoir vécu 8 ans à Paris, je n’en pouvais plus de la pollution, du bruit. J’ai décidé de venir habiter là où j’avais grandi. Peu de temps après, j’entendais parler de cette décharge. Ma maison familiale est à 5 km. Je ne suis pas revenue vivre ici pour avoir ça en face de chez moi ! Mon air va être pollué ».

Les manifestants tiennent à ce que la société GDE prennent en compte le fait que les terres proches de la décharge sont réputées mondialement pour élever les chevaux.

Cette société est pourtant connue pour son attitude irrespectueuse vis à vis de l’environnement,. Ces dirigeants sont aussi les fondateurs de Trafigura, entreprise qui n’a pas hésité à se débarrasser de ses déchets toxiques en Côte d’Ivoire causant l’intoxication de plusieurs milliers d’habitants. L’un des manifestants, André, explique les raisons de sa présence :

     « Je participe au blocus en mémoire des ivoiriens morts à cause de nos déchets déversés par Trafigura. Il est malheureux de payer de sa vie à cause des négligences d’un escroc ».

Tout les mercredis soirs, près de 300 personnes étaient réunies sur le site pour protester. Lors de certaines manifestations, les élus locaux se joignaient aux opposants. Pour se défendre, la GDE a fait appel à la justice, non pas à l’encontre des manifestants mais contre l’État qui n’a pas délogé les personnes présentes sur le site.

En juin, le tribunal administratif de Caen a condamné l’État à verser une indemnité de 700 000 euros, d’après la préfecture de l’Orne :

     « Il risque de devoir payer au total  une indemnité de plusieurs millions d’euros à l’entreprise GDE si la cour administrative d’appel confirme cette décision ».

La bataille qui oppose les deux camps est juridique, en avril 2011, la justice a condamné la GDE à fermer le site pour y avoir déposé des déchets non autorisés mais la société a fait appel. La décision revient donc à la Cour d’appel de Caen qui la fera connaître en novembre.

En attendant ce verdict, l’État a été obligé d’agir pour ne pas payer une trop grosse amende. Les forces de l’ordre sont donc intervenues ce matin pour déloger les gens présents depuis des mois. Cette opération prendra certainement la journée.

Les policiers ont commencé à évacuer les manifestants ce lundi matin, d’après le communiqué de la préfecture :

     « Les forces de l’ordre sont intervenues ce matin pour procéder à l’expulsion des personnes et des véhicules qui stationnent illégalement sur la propriété de l’entreprise ».

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Mathilde F.: