Le syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) a publié un communiqué ce lundi pour mettre à mal les belles paroles de la ministre de la Santé, Marisol Touraine annonçant un contrôle français absolu concernant l’épidémie d’Ebola. La ministre cherche avant tout à rassurer mais la vérité est ailleurs. C’est en tout cas ce qu’affirme le syndicat d’infirmier qui dénonce l’« omerta » du gouvernement sur Ebola, un manque d’informations, de communications, d’instructions pour les travailleurs hospitaliers :
« Omerta sur Ebola ? Alors qu’elles sont en première ligne en France, les 500 000 infirmières n’ont aucune information des autorités »!
Le syndicat rappelle que le personnel médical est en souffrance face à ce virus destructeur. Depuis le début de l’épidémie, 240 membres de MSF ont été contaminés et 120 d’entre eux n’ont pas survécu. Le risque de contagion est élevé pour les soignants d’Ebola et l’appréhension demeure.
La contamination de l’aide-soignante espagnole et de l’infirmier américain après avoir soigné des patients ayant contracté le virus, a déclenché l’inquiétude dans les hôpitaux français. Des travailleurs de MSF n’osent même plus se rendre au boulot par crainte et surtout par manque d’information !
« C’est à nouveau un soignant qui est touché par le virus Ebola. Or, en France les personnels infirmiers manquent cruellement d’information de la part du ministère, des ARS ou des hôpitaux ».
Pour combler le trou d’informations, le syndicat pose les questions qui préoccupent le personnel médical :
« Que faire quand un cas suspect se présente ? Dans les hôpitaux, nous avons du matériel d’isolement simple mais pas adapté à un cas avéré d’Ebola. Où trouver le matériel, à qui s’adresser »?
Des questions simples et claires qui ne devraient même pas se poser à ce stade de l’épidémie, si les autorités avaient envoyés des directives à tout les hôpitaux français. Ce qui n’est apparemment pas le cas puisque le SNPI a décidé de prendre les choses en main en proposant de l’information sur son site internet :
« Face aux carences méprisantes des autorités qui considèrent visiblement comme des agents d’exécution et non des professions de santé de première ligne ».
Pour répondre aux inquiétudes des infirmières et aide-soignants, le syndicat propose des articles donnant des conseils précis et utiles sur la conduite à tenir en cas de suspicion d’Ebola (traitement, hôpitaux de référence et recommandations).
Ce problème n’est pas nouveau. Au moment de l’épidémie d’H1N1, les infirmières n’étaient pas plus informées. À l’heure actuelle, elles sont nombreuses à ne pas connaître le nom des hôpitaux de référence, ceux qui sont en capacité de recevoir un malade d’Ebola dans de bonnes conditions. Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI a dénoncé la conduite honteuse des autorités :
« Déjà lors de la fameuse campagne de vaccination H1N1, seuls les médecins avaient droit à une information spécifique, les infirmières hospitalières n’avaient pas plus d’informations que le grand public, nous devions nous débrouiller par nous même ».
« Pire, les infirmières ne sont même pas informées quand leur hôpital est un établissement de référence »!
Le syndicat a tenu à rappeler que les alertes se multipliaient en France même si pour le moment tout les cas suspects se sont révélés négatifs après les examens.
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