Il y a quelques mois de cela, les dirigeants européens ont décidé d’imposer des sanctions à la Russie. L’objectif était de punir la Russie d’avoir annexée la Crimée d’Ukraine et déclencher un conflit interne dans l’Est du pays. Le mois dernier l’Union européenne affirmait sa position et durcissait ses sanctions en interdisant tous les investissements européens en Crimée et en interdisant la vente de technologies et de biens dans différents secteurs : celui des transports, des télécommunications, de l’énergie, de la prospection, de l’exploration et de la production pétrolière, gazière et minière.
Mais l’Europe est en train de se diviser. Tandis que la Grande Bretagne a des envies d’indépendance et parle de quitter l’Union européenne, la France et l’Allemagne tente de sauver l’économie du continent et envisage de se désolidariser des États-Unis. Ce troisième joueur qui a lui aussi sanctionné la Russie et aimerait que l’UE soit plus ferme encore contre Vladimir Poutine. Depuis le début du conflit, l’UE est coincé entre deux puissances alliées qui s’opposent. Une position difficile qui a généré son lot de réussite mais aussi de problème.
Vue sur la stratégie appliquée par l’Union européenne :
Au début, se sont les anciennes alliances qui parlent, les plus fiables au fil du temps, elles sont prioritaires. Mais est-ce la bonne décision ? Tandis que le doute d’avoir choisi la bonne voie subsiste, se sont les actes des alliés et des ennemis qui permettent de découvrir le bon chemin.
Quand l’Union européenne a décidé de coopérer avec les États-Unis et l’Ukraine au détriment de la Russie en signant des accords économiques important qui pénalisait l’économie russe, elle a choisi de favoriser l’économie américaine sans doute dans le but de faire des profits mais aussi par susceptibilité. Le président russe a quand même chipé un morceau du continent européen, quand on est au commande, il y a de quoi être vexé !
Quelques mois plus tard, plusieurs changements se sont produits, obligeant une redistribution des cartes aux différents joueurs. L’économie russe se trouve en souffrance avec la chute du rouble et de grosses pertes économiques dues aux sanctions alors un quatrième joueur entre en scène et ce dernier à les moyens, en tant que Première puissance mondiale, de venir en aide à son voisin. La Chine a assuré la Russie de son soutien sans faille et placé son argent dans de bons plans européens.
L’Union européenne est en mode reconstruction, elle tente de stabiliser son économie et commence à revoir ses plans d’actions. Très bientôt, un sommet très important va se dérouler à Astana au Kazakhstan. Une réunion demandée par le président de l’Ukraine, Pedro Porochenko qui voudrait ramener la paix dans son pays. Les pays concernés sont au nombre de trois : la France, l’Allemagne et la Russie. Ce coup-là, les États-Unis n’y participeront pas, ils sont exclus de cette manche mais nul doute qu’ils sauront rebondir.
Une réunion sous le signe de la prudence :
La France et l’Allemagne souhaitent que cette réunion débouchent sur des actes. Les dirigeants européens estiment qu’il ne sert à rien de palabrer si les décisions prises lors de cette réunion ne sont pas appliquées à postériori. La France est dans une situation délicate, avec une croissance qui a du mal à décoller et des Mistrals qui encombrent le port de Saint-Nazaire. Mais elle n’est pas seule à subir, plusieurs pays de l’UE demande des aides financières pour compenser les pertes subies depuis l’embargo russe sur l’Agroalimentaire.
L’Allemagne recherche la paix et la sécurité
Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande, Angela Merkel expliquait que l’Allemagne ne participerait à la réunion qu’après constat de « réel progrès » :
« Nous avons une idée très précise de ce qui constitue un réel progrès. Il faudrait avant tout que l’accord de paix signé à Minsk soit entièrement mis en pratique et qu’un cessez-le-feu soit respecté de manière prolongée. Il faudrait également établir une ligne de contact entre les territoires contrôlés par l’Ukraine et les zones qui sont aux mains des rebelles et l’artillerie lourde doit être retirée du champ des opérations. Ce genre de choses doit être préparé ».
La position allemande se veut ferme mais pas dénuée de nuance, à l’image des déclarations de Sigmar Gabriel, le vice-chancelier allemand qui rappelle que la stabilité de la Russie doit être préserver, si les sanctions nuisent trop à l’économie russe l’ensemble de l’Europe se retrouvera en danger. L’objectif des sanctions économiques était de forcer la Russie à entrer en contact avec les dirigeants européens :
« Le but n’a jamais été de pousser la Russie dans un chaos politique et économique. Cela provoquerait une situation bien plus dangereuse que la situation actuelle pour nous tous, Européens. Nous voulons contribuer à la résolution du conflit ukrainien, pas mettre la Russie à genoux ».
La France reste optimiste, relativise et s’apprête à négocier
Les déclarations du président français sur France Inter rejoignent celles allemandes. François Hollande souhaite une évolution et pense qu’elle se produira :
« Je vais à Astana le 15 janvier à une condition, c’est qu’il puisse y avoir de nouveaux progrès. Si c’est pour se réunir, se parler, sans qu’il y ait d’avancées, ce n’est pas la peine mais je pense qu’il y en aura ».
D’après lui, il est nécessaire que l’Occident cesse d’alourdir les sanctions et envisage une solution diplomatique pour régler le problème. Il pense savoir ce que veut le président russe, que l’Ukraine n’entre par dans l’OTAN :
« Je ne suis pas pour la politique du pire, je pense que les sanctions doivent s’arrêter. M. Poutine ne veut pas annexer l’est de l’Ukraine, j’en suis certain. Il me l’a dit. Ce qu’il veut c’est rester influent. Ce que veut M. Poutine, c’est que l’Ukraine ne bascule pas dans le camp de l’OTAN. L’idée étant pour M. Poutine de ne pas avoir de présence militaire à ses frontières ».
Il est peut-être temps de trouver des compromis et stopper ce conflit en Ukraine qui a déjà causé la mort de 4 700 ukrainiens.
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