Le Qatar et l’Égypte en désaccord sur les raids égyptiens en Libye

Ce jeudi, le Qatar a rappelé au pays son ambassadeur qui était présent en Égypte pour une réunion de la Ligue arabe dont le sujet portait sur les raids égyptiens en Libye. L’agence de presse qatarienne (QNA) qui rapporte cette information explique que le Qatar a choisi de faire revenir son ambassadeur à cause d’un désaccord avec l’un des délégués égyptiens, ses déclarations auraient déplu au qatari. La chaine d’actualité Al Jazzeira, affirme de son côté que l’Égypte aurait directement accusé le Qatar de soutenir le terrorisme.  Une information confirmée par plusieurs médias égyptiens, il semblerait que Tariq Adel, délégué égyptien à la Ligue arabe ait bel et bien accusé le Qatar de soutenir le terrorisme parce que le diplomate qatarien avait exprimé des réserves sur la clause qui approuve la guerre de l’Égypte contre les djihadistes.

L’entrée en lice de l’Égypte dans la guerre contre l’État islamique a changé la donne dans le monde arabe. L’EI a choisi de provoquer volontairement les égyptiens en publiant une vidéo dans laquelle 21 coptes égyptiens ont été exécutés. Pour venger ses morts, le pays a décidé de lancer des raids aériens sur la Libye. Le 16 février, les bombardements commencent avec l’arrivée des F-16 à Derna, dans l’est de la Libye, une initiative qui déplait au Qatar. Le ministre qatarien des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il confirme les réserves émises par le pays sur l’intervention militaire de l’Égypte. Le nœud du problème relève du fait que les égyptiens sont entrés en guerre sans consulter leurs  partenaires arabes. Les qatariens estiment nécessaire que les membres de la Ligue arabe se réunissent et débattent avant toute entreprise militaire.

Les membres de la Ligue arabe sont l’Égypte, le Qatar, la Libye, l’Algérie, le Maroc, l’Irak, l’Arabie Saoudite, le Yémen, la Syrie, la Tunisie, la Somalie, les Émirats arabes unis, la Jordanie, le Liban, la Palestine, l’Oman, la Mauritanie, le Koweït, la Bahreïn, le Soudan, Djibouti et Comores.

Depuis plusieurs mois, différents pays accusent le Qatar de fournir une aide militaire aux terroristes, les occidentaux n’ont jamais reconnu cette information, ce qui n’est pas pour aider à faire redescendre la température entre les pays arabes en désaccords. Certains d’entre eux ont déjà présenté des preuves de l’implication du Qatar qui n’ont jamais été prises en compte par la communauté internationale.

L’intervention égyptienne est une bonne nouvelle pour le gouvernement français qui semblait seul à se préoccuper de la situation actuelle en Libye. D’autant plus, quand ça rapporte avec la vente de 24 rafales à l’Égypte, rien de tel qu’un nouvel arrivant dans la guerre contre l’EI pour gagner de l’argent ! La position égyptienne s’est durcie à l’encontre de l’État islamique depuis la décapitation de 21 ressortissants égyptiens qui seraient tous chrétiens. L’Élysée a publié un communiqué le jour où l’Égypte a commencé à bombarder la Libye qui approuve la démarche égyptienne et annoncent que les deux pays s’entendent et lancent un appel commun au rassemblement du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils demandent à l’ONU de prendre de nouvelles mesures face aux terroristes libyens.

Crédit photo : Créative commons

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Mathilde F.: