Vendredi, le Conseil général du Tarn se prononcera sur la poursuite du projet de barrage à Sivens. Les agriculteurs ont décidé de mettre la pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils acceptent la mise en œuvre du chantier tant contesté. Tandis que les zadistes présents sur place construisent des barricades pour empêcher les travaux, les agriculteurs ont bloqué l’accès au site. Ce week-end a été marqué par ces affrontements, à tel point que les gendarmes présents sur place ont reçu l’ordre de bloquer les deux entrées principales pour stopper l’escalade de violence qui pourrait advenir :
« Il y avait trop de monde pour qu’on assure la sécurité, on a reçu l’ordre de ne laisser entrer personne ».
L’une des barricades fait l’objet d’une lutte acharnée des deux côtés, située au carrefour de la D999 en pleine campagne, elle a été montée et remontée au moins trois fois avant d’être définitivement détruite dimanche matin. Selon la gendarmerie, la violence ne faisait pas partie de cette bataille même si « un ou deux coups de poings ont été échangés ». Ce lundi matin, la préfecture du Tarn a ordonné le blocage du site dans le but d’apaiser les tensions entre anti-barrage et pro-barrage.
« Nous avons demandé aux gendarmes d’isoler l’accès (à la ZAD) dans les deux sens pour éviter des échauffourées entre les deux camps ».
80 gendarmes mobiles ont été mobilisés pour prêter main-forte aux forces de sécurité déjà présentes sur les lieux. La semaine à venir risque de faire monter la pression sur les zadistes qui seront forcés de quitter les lieux si le conseil général autorise la mise en route du nouveau projet de barrage. Pour faire entendre leurs mécontentements les agriculteurs du Tarn et du Tarn et Garonne ont décidé de faire entendre leur voix en bloquant l’accès au site ce lundi matin. Roland Legrand, président des Jeunes agriculteurs du Tarn, explique que le but de leur action n’est pas d’affronter les zadistes mais de faire savoir aux pouvoirs publics que les agriculteurs souhaitent voir mener à bien le projet de barrage pourtant jugé inutile par l’Union européenne qui en novembre dernier engageait une procédure d’infraction contre la France pour violation des directives environnementales. Pour monsieur Legrand, il n’y aura pas de conflit :
« Il n’est pas question d’affrontements avec les zadistes. Nous voulons faire pression sur l’État et mettre une fin à une zone de non droit ».
Du côté des zadistes, certains pensent que cette action ne serait pas de l’idée des agriculteurs, d’après l’un des manifestants anti-barrage et soutien de Rémi Fraisse, les agriculteurs agiraient sur ordre des gendarmes, les zadistes dénoncent une « séquestration ». Christian Conrad, responsable du collectif du Testet et opposant au barrage craint une montée des tensions :
« Cette opération d’encerclement de la ZAD risque de mettre de l’huile sur le feu. Je redoute cette semaine décisive dans le dossier. Ce sera la semaine de tous les dangers ! Nous redoutons la violence des pro-barrages ».
Les zadistes ont prévu de se mobiliser ce soir vers 18h30 devant le siège de la FNSEA (fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) à Paris, ils ont lancé un appel à manifester sur leur site internet où ils dénoncent un blocus approuvé par les gendarmes :
« Les pro-barrage agissent avec la bénédiction de la direction départementale de la FNSEA et la complicité des gendarmes qui refusent d’enregistrer les plaintes des personnes agressées et dépouillées par des pro-barrage et se contentent la plupart du temps d’assister passivement aux événements. Alors que la ZAD du Testet est menacée d’expulsion imminente, que les partisans du projet se voient déjà en aménageurs victorieux dans un futur proche, il devient plus qu’urgent de soutenir les ami-e-s qui se sentent bien isolé-e-s dans la lutte sur place et appellent à l’aide depuis maintenant deux semaines dans un silence assourdissant ».
Source : Le Figaro et AFP / Crédit photo : Créative commons
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