Le projet de loi sur la biodiversité, mené par la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, est examiné jusqu’à jeudi par les députés. Mercredi soir, ils ont approuvé la création d’une Agence française de la biodiversité (AFB), une première étape dans la mise en pratique d’une coopération visant à protéger l’écosystème. Le rôle de l’AFB sera de préserver les espaces naturels et permettre une meilleure concertation entre les différents services d’états dédiés à la protection de l’écosystème. Avec 225 millions d’euros de budget, l’agence aura pour charge d’assurer un appui technique et financier, la gestion des parc naturels marins et de la police de l’eau en parallèle à une action internationale de recherche et de communication. Elle sera dirigée par un conseil d’administration dont le président sera nommé par le Président de la République.
1200 agents de quatre organismes existants seront regroupés pour former cette nouvelle agence en 2016 : l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), l’Atelier techniques des espaces naturels, l’Agence des airs marines protégées et les parcs nationaux. Geneviève Gaillard, députée des Deux-Sèvres et rapporteure du texte regrette la non-participation de deux organismes : l’Office national des forêts (ONF) ainsi que l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). D’après elle, le lobby des chasseurs est en partie responsable, il n’y a donc aucune garantie dans la protection des animaux sauvages d’autant plus que l’Assemblée a refusé de les protéger pour ne pas remettre en cause l’autorisation de la pêche et de la chasse même si auparavant les députés ont reconnu la qualité d’ « êtres sensibles » aux animaux.
L’UMP s’est assuré que les chasseurs ne puissent pas revenir en arrière en faisant passer un amendement adopté à 31 voix contre 30 qui prévoit qu’un rattachement n’est possible que si les deux tiers de membres du conseil d’administration (ici l’ONCFS) donnent leurs accords pour être lié avec un établissement public de l’État (ici l’AFB).
C’est le secteur maritime qui est favorisé, cinq sièges supplémentaires ont été créés dans le conseil d’administration de l’agence, tous occupés par des représentants des cinq bassins écosystémiques ultramarins. Cet avantage est accordé par un amendement UDI voté par les députés quasi-unanimes quand à l’importance de l’outre-mer, des lieux qui représentent 80% de la biodiversité française selon les élus ultramarins.
Le projet de loi est contesté par le journal Basta! qui dénonce une privatisation de la nature en faveur d’entreprises privées ainsi que le déplacement des espèces protégées et le réaménagement d’autres zones prévues par la loi rendant ainsi légaux des projets prévus comme le barrage de Sivens. Le texte est signé par plusieurs collectifs qui refusent la création d’un « droit de détruire » l’environnement.
Crédit photo : Créative commons
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