Entre la ville de Wattrelos (France) et le bourg de Mouscron (Belgique), une nouvelle frontière, totalement imperméable, pourrait être érigée prochainement, pour éviter toute implantation ou débordement de camps roms du côté de la Belgique. La ville wallonne a en effet soumis à sa voisine nordiste une requête polémique : celle de faire émerger de terre un mur pour la séparer d’une aire d’accueil, sise sur le territoire hexagonal, dont on ne peut mesurer l’étendue au long cours, pour ceux que l’on appelle, dans un langage plus francisé, les gens du voyage, selon nos confrères du journal francophone à grand tirage La Libre Belgique !
« Nous avons demandé qu’un mur soit apposé autour de ce camp du côté de la frontière belge, confirme le bourgmestre (titre honorifique pour désigner le premier magistrat d’une commune chez nos voisins soit l’équivalent du maire chez nous), Alfred Gadenne, au quotidien. Ainsi, les gens ne pourront pas avoir d’accès immédiat avec la Belgique. Ils devront faire le tour et ne viendront donc pas systématiquement. » Il nie sa volonté (implicite ?) de vouloir user des pouvoirs qui lui sont conférés pour « cacher ces gens », mais juste de vouloir rassurer ses administrés par ce moyen jamais employé jusqu’alors entre nos deux pays fraternels !
Mais la démesure du projet a eu la détonation d’une bombe : le mur en question devrait être, dans les faits, l’érection d’une palissade en béton, aux vertus presque infranchissables, du fait de sa hauteur, loin d’être anodine, soit 2,40 mètres, comme l’explique, sourcilleux, l’adjoint au maire de Wattrelos, à qui incombe la responsabilité des gens du voyage. « Il va faire l’objet de dégradations car les gens vont se sentir stigmatisés, réagit vivement auprès de l’agence Belga, la société Besta, qui a pu procurer un toit décent à 13 familles sédentarisées à Wattrelos.« Cela va poser plus de problèmes qu’en résoudre. » Ce mur serait-il une boîte de Pandore ?