La loi du marché : le chômage foule le tapis rouge avec l’impeccable Vincent Lindon !

Illustration Pixabay

Qui a dit que les chômeurs étaient d’une incorrigible paresse, curative difficilement ? Au contraire leurs journées sont d’une cadence infernale avec une cohorte de chevaux de bataille à chevaucher (gare à ces animaux chronophages qui parfois se rebiffent !). Pour ne retenir qu’une parcelle de ce qui peuple leur agenda, il y a le dédale de l’administration débouchant parfois sur des impasses, les rendez-vous pour se porter candidat à un poste (de visu, même comble de la modernité, sur Skype !) dont l’on ressort trop souvent la tête basse, les thérapies de groupe pour que l’estime de soi et le moral, souvent en berne, soient moins moribonds !

C’est un peu une aventure en milieu hostile pour tous ceux qui se sentent apatrides dans leur propre pays, incapable de les mettre sur les rails d’une normalité souhaitée, en leur octroyant l’essentiel : de quoi subvenir à leurs besoins et le cas échéant de celui de leur famille ! Le film de Stéphane Brizé  (il convient de souligner que La loi du marché fait également office de documentaire, collant au plus près et avec justesse à l’âpre réalité, Vincent Lindon étant le seul comédien professionnel !). Vincent Lindon est d’ailleurs hyper-crédible en chômeur de longue durée, âgé de cinquante ans, et père exemplaire d’une famille qu’il porte et qui le porte !

Thierry (c’est le prénom du personnage campé par Vincent Lindon) est quant à lui un battant parmi tous ses égaux perdants à leur insu, victimes de la loterie du capitalisme ! Il ne compte que sur lui et Pole Emploi en prend pour son grade ! Il a une famille à nourrir, un gosse handicapé qu’il affectionne, une femme avec laquelle l’amour rime avec réciprocité. Son triomphe final est d’être vigile dans un hypermarché, surveillant avec acuité, professionnalisme oblige, les voleurs sous le manteau ou ses collègues caissières aux petites magouilles. Le sens de l’empathie prend du plomb dans l’aile mais c’est toujours mieux que le RSA !

Eric F.: