Le Tchad interdit le port de la Burqa

Le gouvernement tchadien, a annoncé mercredi 17 juin l’interdiction du port de la burqa à travers tout le pays pour des raisons de sécurité comme l’explique l’AFP via Lefigaro.

« Le port de la burqa doit cesser immédiatement à compter de ce jour, non seulement dans les lieux publics et les écoles mais sur toute l’étendue du territoire » a-t-il déclaré. Le président tchadien a également ajouté que « des instructions ont été données aux services de sécurité d’entrer dans les marchés et de ramasser les burqas qui y sont vendues et de les brûler ».

Cette annonce fait suite au double attentat suicide qui a frappé la capitale N’Djamena, lundi 15 juin, faisant une trentaine de morts et plus d’une centaine de blessés aux abords d’un commissariat et dans une école de police.

Le gouvernement tchadien qui accroît son dispositif de sécurité, notamment dans sa capitale, avait déjà interdit l’utilisation des véhicules à vitres teintées.

Boko Haram à l’origine des attentats

Depuis le 17 janvier 2015 le Tchad s’est engagé aux côtés du Nigeria pour combattre la secte islamiste Boko Haram qui sévit sur de larges parties du territoire nigérien et sur les pays limitrophes. Le mode opératoire des attentats du 15 juin porte la marque de l’organisation armée.

En effet, depuis plusieurs mois, Boko Haram a perpétré de nombreux attentats, notamment au Nigeria, en utilisant des femmes, des jeunes filles et même des fillettes comme bombes humaines. La burqa, portée par de nombreuses femmes, leur permettrait de dissimuler plus aisément des engins explosifs.

Ainsi, certaines d’entre elles ont choisi volontairement de se défaire de leur voile pour ne pas être assimilées à des terroristes.

Une mesure radicale

Dans un pays comme le Tchad, où une majorité de la population est de confession musulmane (53,1%), certains considèrent l’interdiction du port du voile comme une atteinte à l’Islam.

Le premier ministre M. Kalzeubet Payimi Deubeut, qui s’est montré intransigeant sur la question, a déclaré que « tous ceux qui refusent d’obtempérer et qui se hasarderaient à braver la mesure en portant la burqa doivent être arrêtés, jugés en référé et condamnés. »

Il a également demandé aux leaders des différentes communautés religieuses du pays de transmettre l’interdiction dans leurs « prêches, lieux de cultes et mosquées ».

Une telle mesure est une première sur le continent africain.

Clemence C: