Trois mois de prison avec sursis et une amende de 30.000 euros ont été requis ce lundi par le procureur M. Desjardins devant le tribunal correctionnel de Montpellier, à l’encontre de Nikola Karabatic. La star du handball français est en effet jugée depuis une semaine dans l’affaire des paris suspects, liés au match présumé truqué entre Cesson et Montpellier en mai 2012.
Selon Eurosport.fr, M. Desjardins a ainsi réclamé des peines allant jusqu’à 6 mois de prison avec sursis et 80 000 euros d’amende, contre les huit joueurs mis en cause dans ces paris ayant rapporté 300 000 euros de gains au détriment de la Française des Jeux. Le joueur du Paris SG, Mladen Bojinovic et son ami Nicolas Gillet, buraliste, ont été les plus sévèrement jugés par le magistrat, qui a requis contre eux une peine de 6 mois avec sursis et une amende de 60.000 euros pour le premier, et 6 mois de prison avec sursis et 80.000 euros d’amende pour le second. M. Desjardins a en effet considéré que les deux individus étaient les « organisateurs » de cette tricherie.
Contre les six autres handballeurs impliqués, il a été requis trois mois de prison avec sursis et une amende pouvant aller jusqu’à de 20 000 euros. Les femmes des joueurs ont elles été qualifiées de « complices » et risquent 7.500 euros d’amende chacune. Le procureur a rappelé les faits : « la réalité de ce dossier, ce sont les chiffres: les 102.300 euros engagés chez seulement 15 détaillants entre 10H00 et 10H50″ et a estimé qu’il n’y avait « pas de place pour l’ignorance. Non, non M. Karabatic, il n’y aucun pari qui a été pris dans votre dos! ». M. Desjardins a qualifié Nikola Karabatic « d’enfant gâté du sport français » et a énuméré toutes les charges qui pèsent contre lui : connaissance de l’utilisation de la cagnotte du groupe destinée à un voyage à Ibiza, retrait de 1 500 euros, présence à proximité des lieux des paris, connexion de son téléphone sur le site de la FDJ ou encore de multiples appels téléphoniques…
Le procureur a estimé qu’il s’agissait d’une « tricherie en équipe » et a expliqué que le délit « n’est pas d’avoir truqué toute la première période » mais d’avoir « géré leur retard » au score. Le club de Montpellier a réclamé plus de 1 200 000 euros de dommages et intérêts et la Française des Jeux, elle, un euro pour l’image et le remboursement des sommes gagnées. Jusqu’à vendredi auront lieu les plaidoiries des avocats de la défense demandant la relaxe. Le jugement sera ensuite mis en délibéré avant d’être rendu mi-juillet.