Les benzodiazépines en guerre contre l’anxiété : alliées sur le court terme, ennemies au long cours !

L’efficacité des benzodiazépines, sur le plan thérapeutique est prouvée, mais la plus grande prudence doit être de mise, notamment concernant une délivrance sur le long terme dans les officines via le précieux sésame du médecin, selon un communiqué de la Haute autorité de santé (HAS), rendu public ce lundi 29 juin 2015, qui en balise, via une piqûre de rappel, les dangers réels, que nous allons mettre en lumière ! En 2014, 7 millions de Français, chiffre astronomique, nous plaçant à l’échelle européenne en deuxième position derrière le Portugal, se sont vus prescrire des benzodiazépines, au moins une fois durant l’année : 16% des patients, statistique effarante, ont été épinglés par ce rapport, car ils en consomment depuis des années !

Les benzodiazépines sont des molécules qui agissent sur le système nerveux central, avec pas moins de 5 propriétés fondamentales, à ne pas sous-évaluer, pour endiguer un état de stress atteignant la limite du supportable, fruit pourri de nos sociétés contemporaines, nous mettant sous pression, digne d’une cocotte-minute : anxiolytiques (qui agissent contre l’anxiété), amnésiantes (qui favorisent la perte de mémoire), sédatives et hypnotiques (qui induisent le sommeil), myorelaxantes (qui décontractent les muscles) et anticonvulsivantes (qui traitent ou préviennent les convulsions) ! Ces spécificités chimiques, loin d’être du pain béni, loin d’être bénignes, étant à double tranchant, sont dans le viseur de la Haute autorité de santé !

Cette dernière insiste sur une prescription médicale des plus courtes (la durée maximale vivement conseillée est de 3 mois au maximum) car il y a un risque réel d’accoutumance (la posologie doit être diminuée progressivement par le prescripteur et tout arrêt brutal évité, surtout s’il y a un risque de syndrome de sevrage, qui survient en cas de surconsommation progressive de ces anxiolytiques, par le patient en étant friand, pour ressentir les mêmes sensations lénifiantes qu’initialement) ! Amnésie antérograde, Alzheimer précoce, vigilance altérée, troubles de l’équilibre pouvant engendrer une chute, état de confusion mentale avéré, sont autant d’effets secondaires redoutables et la liste noire pourrait être étoffée largement davantage !

La HAS vient de dresser une liste actualisée des benzodiazépines, disponibles uniquement sur ordonnance dans les pharmacies, vouées à endiguer avec efficacité les troubles majeurs de l’anxiété. Elle en dénombre pas moins de 11 autorisées à la commercialisation en France : l’alprazolam (Xanax), le bromazépam (Lexomil), le clobazam (Urbanyl), le clorazépate (Tranxene), le clotiazépam (Veratran), le diazépam (Valium), le loflazépate (Victan), le lorazépam (Temesta), le nordazépam (Nordaz), l’oxazépam (Seresta), le prazépam (Lysanxia) ainsi que de leurs génériques. Par ailleurs, il n’est pas question  de rendre inaccesible, ces médicaments, qui seront toujours remboursés au taux maintenu de 65% par la Sécurité sociale !

Eric F.: