Selon la BBC ce vendredi, le parlement islandais (Althing) a annulé la loi sur le blasphème jeudi, enracinée dans ce pays, très imprégné par la religion, depuis son instauration en 1940 (les risques en cas d’infraction constatée étaient les suivants : ils allaient de la simple amende jusqu’à une peine possible de prison de trois mois) ! La loi visait toute personne « qui moque publiquement ou déshonore la doctrine ou le culte » d’un groupe religieux reconnu !
Les trois députés du Parti pirate (L’Althing compte 63 membres élus au suffrage universel direct), Jón Þór Ólafs¬son, Helgi Hrafn Gunn¬ars¬son et Birgitta Jóns-dótt¬ir, peuvent se réjouir puisque leur proposition, n’a pas été bottée en touche mais a abouti avec succès, suite à une adhésion des plus massives ! Décidément, le Parti pirate, fondé en 2012, aux idées épousant les avancées libertaires sous toutes leurs formes, a la côte ascendante !
Mais pourquoi ce nouveau ton législatif, abrogeant une loi coercitive, spécialement aux prémices de cet été ? Le texte a été en fait présenté par le Parti pirate dès février 2015, sursaut démocratique pour la liberté d’expression, suite aux attentats perpétrés au siège de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris, ayant coûté la vie à douze personnes, dont les auteurs, les Frères Kouachi, djihadistes jusqu’au-boutistes, ont eux aussi été abattus !
Les deux obédiences majeures du pays ont réagi aux antipodes l’une de l’autre : si l’église luthérienne islandaise, largement majoritaire dans l’île (4 islandais sur 5 en sont membres) a prouvé qu’elle était loin d’être poussiéreuse mais ouverte en saluant et cautionnant cette mini-révolution, avancée dans l’air du temps, l’église catholique a de son côté la pilule plus amère à digérer ! Quant au paysage de la presse islandaise, en sera-t-il lui aussi bouleversé ?