Le secret enfin percé de la résistance des moustiques aux insecticides !

Les moustiques sont des propagateurs majeurs de maladies à transmission vectorielle  particulièrement dangereuses pour l’homme : on pense notamment au paludisme (198 millions de cas recensés dans le monde, en 2013, par l’OMS), à la dengue (50 millions de personnes touchées, à l’échelle planétaire, chaque année, selon l’OMS) et au chikungunya (les touristes comme les habitants de l’île de la Réunion en gardent un souvenir désagréable encore récent suite à plusieurs épidémies en 2006, 2009 et 2010). Non contents de sévir dans leurs foyers originels, où ils sont malheureusement installés confortablement, du fait de conditions d’hygiène laissant à désirer et favorisant leur développement larvaire, les moustiques, infectés et infectant, de par leur piqûre indolore car anesthésiante, nos corps vampirisés, sont désormais présents même dans des pays longtemps épargnés comme la France métropolitaine. L’obstacle majeur auquel nous sommes confrontés, est leur formidable capacité de résistance aux insecticides, aucune parade chimique n’ayant réussi à les mettre à mal, jusqu’à présent, avec pourtant des arsenaux sans cesse renouvelés, dans cette guerre ouvertement déclarée ! L’enjeu sanitaire est énorme tout autant que l’urgence qu’il requiert et les épaules de l’innovation scientifique sont très lourdement sollicitées !

Les forces conjuguées de plusieurs laboratoires de recherche français, pour trouver le talon d’Achille du moustique, auraient débouché sur des résultats probants. Leurs travaux publiés dans la revue Genome Research récemment, montrent que les chercheurs ont réussi à identifier les marqueurs génétiques de la résistance des moustiques aux insecticides ! Ils ont pour ce fait décrypter partiellement le génome d’un type de moustique, Aedes aegypti, passant au peigne fin, un choix ciblé, par bio-informatique, de 760 de ses gènes, au degré d’implication prouvé dans la résistance malléable aux insecticides ! Le mécanisme défensif du moustique face à un nouvel insecticide se joue donc au niveau de l’ADN : des enzymes (présentes dans les gènes) qui mutent ou qui se multiplient, sous l’agression d’un agent extérieur, sont codées de surcroît par les gènes, anéantissant tout nouvel espoir d’éradication, toutes les portes hermétiques se refermant ! La faille étant décelée, reste à en trouver le traitement adéquat qui ne sera certainement pas le même, suivant trois considérations majeures : la zone géographique concernée, l’espèce visée (près de 3 500 dans le monde mais toutes ne sont pas une menace pour nous) ou bien la maladie à soigner !

Eric F.: