La sélectivité de rigueur en ce qui concerne les études de médecine n’est pas une découverte. Les étudiants s’efforcent de figurer dans le numerus clausus de leur faculté, puis d’exceller tout au long d’une formation semée d’embûches. Le Graal sera de prêter enfin le serment d’Hippocrate et se voir ainsi attribuer le droit d’exercer par ses augustes pairs du solennel Ordre des Médecins !
Que l’on veuille devenir médecin, dentiste, pharmacien ou sage-femme, il faut suivre un cursus long à l’université – de 5 à 11 ans d’études-, entre cours en amphi et stages sur le terrain. Tout débute après le bac par la PACES (première année commune aux études de santé) qui conduit les étudiants aux 4 filières médicales mentionnées plus haut : 37% des inscrits passeront ce cap redoutable !
Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée ce jeudi vient de montrer que les étudiants en médecine, qui plus est, émergent en grande majorité de milieux favorisés. Dès la première année, ils sont ceux qui réussissent le mieux à se classer en pole position, la PACES, creusant davantage le lit d’une élite se reproduisant !
La PACES (57 000 inscrits) n’a pas pesé de tout son poids escompté dans la balance de l’égalité des chances, comme l’a souligné la Drees : la réforme, en herbe, « n’a pas modifié les caractéristiques sociodémographiques des étudiants de première année, dont l’origine sociale est marquée par une surreprésentation des classes favorisées » soit 30% des inscrits pour ce marathon de l’intellect !
Les étudiants issus de milieux ouvriers représentent 1 inscrit sur 10 en première année. D’ailleurs cette année-couperet aggraverait encore les clivages des étudiants accédant à ce tremplin qu’est le numerus clausus : en PACES, « un enfant de cadre a deux fois plus de chance qu’un enfant d’ouvrier d’intégrer une deuxième année » et 2,5 de plus en médecine, ultime constat de la Drees !