Nous ne pouvons qu’encenser la décision, soulevant d’immenses espoirs, de l’entreprise Intel de rendre open source ou « code source ouvert » le logiciel ACAT (Assistive Context-Aware Toolkit) créé à la fin des années 1990 pour un patient pas comme les autres : en effet, ce logiciel est le fidèle allié de l’éminent physicien et cosmologue britannique Stephen Hawking depuis qu’il a développé une maladie génétique rare le paralysant mais ayant cependant épargné son esprit de génie. Le logiciel ACAT l’a aidé à persévérer, sur le plan physique pour commencer, dans ses recherches, trésor scientifique.
Stephen Hawking a commencé à présenter, à l’âge de 21 ans, alors encore étudiant, les premiers symptômes de la sclérose latérale amyotrophique ou SLA (appelée en des termes plus familiers maladie de Lou Gehrig aux Etats-Unis ou maladie de Charcot en France), une maladie des neurones moteurs qui lui a enlevé presque entièrement tout contrôle neuromusculaire. La perte terrible de l’usage de la parole a été heureusement compensée compensée par l’astucieux logiciel ACAT qui lui a donné une voix tellement particulière, reconnaissable entre toutes, puisque entièrement informatisée.
Stephen Hawking a atteint l’âge inespéré de 73 ans et aurait dû mourir, il y a plus de 40 ans déjà. Ce mini-miracle d’une espérance humaine rallongée, bouleversant l’ordre habituel des choses, a de quoi surprendre. D’où une consécration par ses pairs de ses travaux brillants en astronomie de son vivant ainsi que d’une moisson de récompenses. Le maintien du pouvoir de s’exprimer a sans doute contribué à cette longévité très rare. Il a ainsi dispensé des cours à l’université de Cambridge jusqu’en 2009, rédige encore des publications scientifiques et donne des conférences qu’il enregistre préalablement.
Le logiciel ACAT, qui a amélioré le quotidien de Stephen Hawking, devient de par son passage en open source, à la fois accessible aux personnes atteintes également de SLA (près de 120 000 cas diagnostiqués chaque année dans le monde soit 328 nouveaux cas chaque jour et une incidence de 2 pour 100 000 à la naissance) et aux développeurs de tous horizons appelés librement à le rendre encore plus performant. Toute idée novatrice est la bienvenue (voir le code source sur GitHub) pour des avancées optimales avec un obstacle cependant : ATAC ne fonctionne exclusivement sous environnement Windows.
L’ingéniosité d’ACAT est à souligner particulièrement pour les personnes à mobilité quasi-restreinte. Un logiciel de reconnaissance faciale est à la disposition du patient et fonctionne de façon intuitive par le biais des contractions de la joue (une connexion infrarouge relie une paire de lunettes à un clavier à même de s’arrêter à la bonne lettre désignée par la contraction ad hoc). Stephen Hawking est parvenu à exprimer ainsi 5 mots à la minute via cet ingénieux système mais malheureusement sa santé se dégrade (2 mots à la minute désormais) et Intel songe à d’autres solutions pour l’aider de nouveau.