Le gouvernement d’Angela Merkel a décidé dimanche de réinstaurer des contrôles aux abords de ses frontières, en particulier avec l’Autriche, premier point de passage. Cette annonce a surpris l’ensemble de la communauté européenne alors que l’Allemagne avait jusque là prôné l’ouverture sans conditions de ses frontières pour accueillir notamment les réfugiés bloqués en Hongrie.
Le ministre de l’Intérieur allemand, Thomas de Maizière, a déclaré que » l’objectif est de réduire le flot actuel vers l’Allemagne et de revenir à un procédé ordonné des arrivées ».
Munich dépassée
Lors d’un bref communiqué, le ministre de l’Intérieur a expliqué que la décision de rétablir les contrôles était notamment liée à la saturation de la ville de Munich, qui a enregistrée 63 000 nouvelles entrées depuis deux semaines. La ville serait alors arrivée au maximum de ses capacités d’accueil. Des réfugiés auraient été obligés de dormir sur le sol ou dehors, le nombre de places en hébergement d’urgences ayant été dépassé.
Steffen Seibert, journaliste allemand, dans des propos rapportés par BFMTV explique qu’il s’agit également de « raisons de sécurité », les contrôles doivent permettre de savoir sur « chaque personne qui vient, qui elle est et son profil ».
Suspension des accords de Schengen
En rétablissant les contrôles aux frontières, Angela Merkel semble rompre avec les principes des accords de Schengen qui prévoient « le principe de la libre circulation des personnes et des marchandises par la suppression des contrôles physiques aux frontières intérieures ».
Dans les faits, les accords de Schengen peuvent être suspendus temporairement, ce que fait actuellement le gouvernement allemand. Cette décision doit permettre un désengorgement, il se n’agit pas d’une fermeture stricte des frontières. Les demandeurs d’asiles pouvant toujours entrer en Allemagne.
C’est également un moyen pour la chancelière allemande de « mettre la pression » sur les autres pays européens afin qu’ils prennent leurs responsabilités dans une répartition équitable des réfugiés.
Pourtant, suivant l’exemple de l’Allemagne, l’Autriche et la République Tchèque ont elles aussi décidé de restreindre leurs frontières.