Le Japon adopte des lois l’autorisant à faire la guerre, le peuple s’oppose

Au Japon, les « lois de sécurité » ont été adoptées au parlement Japonais ce jeudi. Elles doivent permettent l’envoi de soldats à l’étranger.

Le premier ministre, M. Shinzo Abe, craignant des menaces venant de la Chine et de la Corée du Nord a fait adopter ces « lois de sécurité » par la Chambre Basse du Japon le 16 juillet dernier. Après le vote au parlement cette semaine, elles devront passer par la Chambre Haute pour une adoption définitive.

Actuellement, l’article 9 de la Constitution japonaise, imposé par les américains au lendemain de la 2nd Guerre Mondiale, limite le rôle de l’armée à l’autodéfense. Depuis 70 ans, le Japon a respecté cette clause et sa population est aujourd’hui très attachée au pacifisme de son pays.

Le gouvernement rencontre une forte opposition

Mais la loi rencontre une forte opposition tant auprès de l’opposition que des membres du gouvernement qui en sont venus aux mains ce jeudi. Selon Romandie, les parlementaires « ont encerclé le président d’une commission spéciale et se sont bousculés et empoignés vigoureusement. ». Les tensions étaient déjà visibles depuis plusieurs jours, le vote ayant été reportés à plusieurs reprises à causes de parlementaires qui bloquaient les portes et les couloirs en signe de protestation.

La population est elle aussi opposée en majorité à l’adoption de ces « lois de sécurité ». Un sondage de l’agence de presse Kyodo de juillet 2015, relayé par Le Monde, donnait 60% des japonais favorables au maintien de l’actuelle constitution. Ils craignent une remise en question du caractère pacifique de leur pays.

La jeunesse, habituellement silencieuse au Japon, s’est fortement mobilisée depuis plusieurs mois contre l’adoption de ces lois notamment au sein du SEALD (Students Emergency Action for Liberal Democracy). Ce mouvement étudiant pacifiste prend de l’ampleur au Japon, fort d’une excellente stratégie de communication, rapportée par France 24.

Cette semaine, plus de 1000 personnes ont défilé quotidiennement pour montrer leur opposition au premier ministre, scandant « Non à la guerre ! », « Abe démission ! ».

Clemence C: