Alexis Tsipras, a remporté dimanche les élections législatives. Avec 35,5% des voix, son parti Syriza obtient 145 sièges au parlement grec. Le principal parti d’opposition « Nouvelle Démocratie » emporte 75 sièges avec 28% des votes.
Le Premier Ministre grec avait démissionné au mois de juillet après l’échec des négociations sur un nouveau plan d’aide à la Grèce.
Alexis Tsipras avait du s’incliner face aux demandes de l’Europe et accepter des mesures d’austérité drastiques contre lesquelles il s’était pourtant engagé durant la campagne électorale. Il avait alors décidé de remettre son mandat aux mains du peuple grec en se soumettant à un nouveau vote.
Une victoire entachée par un taux d’abstention record
Avec cette victoire, au score quasi égal aux précédentes élections (36, 3%), le peuple grec accorde une nouvelle fois sa confiance à Alexis Tsipras, le replaçant sur le devant de la scène politique internationale fort d’une pleine légitimité.
Toutefois, si cette réélection tend à prouver que les grecs ont acceptés, ou du moins compris, les actions du gouvernement depuis son arrivée au pouvoir en janvier, le taux d’abstention sonne une rupture entre le peuple et la vie politique.
Près de 44% de la population ne s’est pas déplacée pour voter ce dimanche. Un refus qui peut s’expliquer par un rejet des classes politiques, souvent considérées comme incapables de réguler l’énorme dette qui écrase la Grèce.
Un siège de plus pour Aube Dorée
Le parti néonazi Aube Dorée, a récolté 6.3% des voix, ce qui lui permet d’obtenir un siège supplémentaire au Parlement. Fondé en 1992 par Nikólaos Michaloliákos, le parti nationaliste ne cesse d’augmenter son influence depuis son entrée au parlement en 2012. Avec 18 députés il représente la 3ème force d’opposition.
Aube Dorée s’appuie sur une politique identitaire et nationaliste, exploitant les thèses négationnistes et les débats sur l’immigration.
Aube Dorée a notamment fait parler d’elle lors de l’assassinat en 2013 du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas par l’un de ses militants. Dans des propos rapportés par Le Monde, le fondateur du parti disait assumer « la responsabilité politique » de ce crime.
Après cette nouvelle victoire, largement qualifiée de « seconde chance » par les médias, Alexis Tsipras devrait faire connaître son nouveau gouvernement mardi. Fort cette fois d’une majorité absolue grâce au soutien du parti souverainiste des Grecs Indépendants (Anel) avec qui il formera une coalition.