La police de Skopje a annoncé lundi que plus de 10 000 migrants étaient entrés en Macédoine entre samedi soir et dimanche soir. Un chiffre approuvée par la croix rouge locale et des ONG. Tout est revenu à la normale en ce début de semaine, le dernier record a été enregistré en septembre avec 12 000 réfugiés arrivés en 24 heures.
Les pays des Balkans se retrouvent en détresse. Depuis que les hongrois ont fermé leurs frontières, la Serbie, la Slovénie et la Croatie luttent pour contrôler l’afflux des réfugiés dans leur pays. Les autorités slovènes craignent d’être débordées, cette nuit des milliers de migrants ont été bloqués, ils attendaient encore ce matin en Croatie de pouvoir passer la frontière. Tandis que les réfugiés installés en Serbie attendent, de leur coté, de pouvoir entrer en Croatie. En fermant ses portes, la Hongrie a provoqué un embouteillage humains dans les Balkans.
Une immigration déstabilisante pour l’Europe
La crise migratoire n’est pas encore terminée. Chaque jour, des milliers de réfugiés arrivent en Europe espérant trouver un toit et pour la majorité d’entre eux, la paix. Une liberté loin d’être acquise pour eux qui doivent d’abord se soumettre aux choix des différents gouvernements des multiples pays qu’ils traversent. Une cohésion européenne se met progressivement en place depuis cet été, le but du jeu est de réussir à accueillir un maximum de réfugiés de guerre sans déstabiliser le fonctionnement du pays dans lequel ils s’installent.
Les dirigeants européens optent pour une stratégie globale de gestion et contrôle de l’immigration en Europe. La question majeure est celle de l’accueil, certains pays ne sont pas prêts à accueillir des étrangers, par peur, par méfiance, par ignorance. La Hongrie a démontré cet état d’esprit en fermant son pays avec des clôtures. D’autres pays des Balkans sont tendus, ils ont du mal à vérifier l’identité des nouveaux arrivants et n’ont pour la plupart pas les moyens logistiques et financiers pour recevoir tout le monde dans de bonnes conditions.
La Grèce, qui est déjà en grande difficulté, fait ce qu’elle peut pour garder les réfugiés qui arrivent dans le pays, au moins le temps qu’ils soient identifiés et qu’ils obtiennent un laisser-passer. Malheureusement, les grecs ne sont pas assez efficace sur ce plan et le rythme est mauvais, le temps qu’ils délivrent un laisser-passer trois autres migrants en demandent un.
Pour faire face à cette épreuve difficile, l’Europe a demandé aux grecs de créer des Hot-Spot, des structures spécialement destinée à l’enregistrement de tous ceux qui débarquent dans l’Union européenne. Le premier a ouvert il y a quelques jours, d’autres ouvriront en novembre. Désormais, tous les migrants qui arriveront en Grèce devront se présenter dans ces Hot-Spot. C’est là que leurs empreintes digitales seront relevés et leurs identités contrôlés. Seul ceux qui sont des réfugiés de guerre obtiendront un sésame pour s’installer en Europe. Les migrants dits économiques qui ont quitté leur pays pour des raisons financières seront renvoyés dans leur pays d’origine.
La Grèce craint de se transformer en un camp de rétention géant pour les migrants en périphérie de l’Europe. Alexis Tsipras a appelé à la création de Hot-Spot en Turquie pour soutenir le pays.
La Turquie refuse de coopérer avec l’Union européenne
Dimanche, Angela Merkel, la Chancelière allemande était en Turquie pour tenter de convaincre le gouvernement de venir en aide à l’Union Européenne. Elle a présenté un « plan d’action » conçu par les européens au Premier ministre de la Turquie, Ahmet Davutoglu. Les dirigeants européens proposent de reconsidérer l’adhésion de la Turquie dans l’UE, de verser au gouvernement turque 3 milliards d’euros et de permettre aux habitants de Turquie de voyager sans visa dans tous les pays de l’Union Européenne.
Mais ce lundi, le Premier ministre turque a montré son désaccord avec les dirigeants de l’UE. Lors d’un entretien sur la chaine de télévision A Haber, il s’est montré hostile à un accord, employant des mots forts pour marquer sa désapprobation du plan des dirigeants européens :
« Nous ne pouvons pas accepter un accord sur la base suivante : Donnez nous de l’argent et il reste en Turquie. La Turquie n’est pas un camp de concentration ».
Il a affirmé que la Turquie refusait purement et simplement d’accueillir des migrants de façon permanente sur son territoire. Les turques se sont pendant longtemps sentis bien seuls pour gérer l’arrivée des syriens et des irakiens sur son sol et l’appel au secours de l’UE leur semble bien osé.