La composition, classée presque secret défense, des serviettes ainsi que des tampons hygiéniques, commence tout juste à se mettre à nu et ce n’est pas forcément beau à lire. C’est une étude argentine, dont nous vous parlerons plus bas, qui met à jour que 100% des cotons et gazes stériles et 85% des tampons et serviettes hygiéniques contiennent du glyphosate, un herbicide total, plus connu sous le nom commercial de Roundup. Des statistiques pour le moins…effrayantes ! Les tampons ou serviettes hygiéniques sont des produits couramment utilisés lors des cycles menstruels par l’immense majorité (surtout sous nos cieux occidentaux) des femmes depuis la puberté et jusqu’à la ménopause. Les chiffres éloquents risquent de vous impressionner. En France, selon l’INSEE, 16 millions de femmes âgées de 13 à 50 ans sont des utilisatrices potentielles des protections hygiéniques sous forme de tampon. La multinationale Procter and Gamble commercialisant la marque la plus vendue du monde, Tampax, estime que plus de 100 millions de femmes en auraient l’usage à l’échelle planétaire. Toutes ces femmes se heurtent cependant au mur du non-dit concernant la conception des tampons qui épousent leur intimité par intermittence. Le marché autour de ces produits d’hygiène et de confort intimes est des plus lucratifs. La révélation récente de l’Université de La Plata joue nettement en la défaveur des fabricants, qui se trouvent soudain en position pour le moins inconfortable et cela risque de les contraindre à de plus en plus de clarté envers leurs clientes. Le diktat du silence est presque KO.
Les chercheurs argentins ont étudié avec minutie des échantillons de gaze et de coton brut (le tout provenant d’une zone limitrophe autour de la mégalopole et capitale Buenos Aires), et il s’avère que dans 85% des cas, en ce qui concerne les serviettes et tampons hygiénique, des traces du maudit glyphosate étaient présentes. Les compresses et gazes stériles (là c’est le milieu hospitalier qui a de quoi s’inquiéter) sont également concernées. A en croire un rapport de l’Institut International de Recherche sur le Cancer, organisme sous la houlette de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le glyphosate est considéré comme « probablement cancérogène ». La présence de glyphosate, dans les protections intimes commercialisées en Argentine, serait imputable au fait que presque la totalité du coton cultivé dans ce pays est génétiquement modifié et copieusement arrosé au Roundup (dont le glyphosate est le principe actif). C’est loin d’être de bon augure pour les utilisatrices de ces produits en Argentine mais la question que nous nous posons tous est : qu’en est-il en France ? D’où viennent les matières premières entrant dans la composition des serviettes et tampons hexagonaux ? Une étude semblable serait appropriée. En tous les cas, il s’avère (ce qui est déjà rassurant) que, à l’initiative de Ségolène Royal, le Roundup ne sera plus disponible en vente libre en France dès le 1er janvier 2016.
En France, les fabricants de tampons et de serviettes hygiéniques n’ont pas à en préciser la composition puisque aucune réglementation ne les y oblige. Mais des voix se propagent, appelant à davantage de clarté significatrice d’honnêteté qu’elle soit morale (dans un souci préoccupant d’éthique et non d’arnaque) tout autant que commerciale (notice et emballage). En août 2015, une étudiante française de 19 ans, dont nous pouvons saluer la pugnacité, Mélanie Doerflinger, avait lancé une pétition afin que l‘ensemble des produits destinés à l’hygiène intime figurent sur leur emballage. L’association « 60 millions de consommateurs » s’est portée caution de cette initiative combattive et qui a recueilli près de 65 000 signatures. Le cas d’une ex-mannequin américaine, Lauren Wasser, aujourd’hui âgée de 27 ans et amputée d’une jambe il y a 3 ans, suite à un choc toxique, avec pour fautif avéré son tampon, est à ne pas oublier : elle s’est défendue ardemment lors d’un procès et témoigne, encore et toujours, avec courage et par souci de prévention face au risque accidentogène de ce qui lui a valu une prothèse, auprès des femmes, dont elle est l’une des porte-parole, de l’autre côté de l’Atlantique.