Sommes-nous réellement en 2015 ? Nous assistons, témoins effarés, à une évolution des mentalités loin d’être révolutionnaire dans bien des domaines. Les tâches ménagères sont ainsi presque le pré carré (à leurs dépens ? Question stupide : ce n’est pas un loisir) des femmes alors que les hommes se distinguent par leur manque d’investissement (fainéantise et/ou machisme ?) aux côtés de leurs conjointes pour un partage quotidien et équitable de tous ces petits riens qui sont de grands plus pour un intérieur sain et agréable à vivre. Une enquête de l’INSEE retrace l’évolution en capital-temps consacré par les deux sexes pour ce qui relève des corvées domestiques et du devoir parental depuis la décennie 70 au militantisme féminin à son apogée.
Soulignons d’abord les progrès de la gente masculine qui ne méritait peut-être pas trop vite un bonnet d’âne attribué d’office par mon jugement dans le premier paragraphe. Les hommes accordent tout de même plus de temps aux activités domestiques de nos jours avec une percée à souligner mais encore loin d’être révolutionnaire : entre 1974 et 2010, la part des hommes dans le travail domestique a augmenté pour passer de 27 % à 39 %. Cette implication dans la vie du foyer s’est accompagnée d’une augmentation du temps consacrée à la vie active chez la femme : de 34 % à 40 % dans le travail. Le mythe de la ménagère, véhiculée par des publicités poussiéreuses confinant la femme comme maîtresse du foyer, est une page tournée.
Page tournée, c’est vite dit… ne devrions plutôt pas dire page en train de se tourner (continuons à être optimistes) ? Si les femmes consacrent moins de temps à faire la vaisselle (moins de 3 heures par semaine) et à cuisiner (moins de 2 heures par semaine), ceci est imputable à deux facteurs : un équipement électroménager high-tech et ultra-design auquel il faut ajouter l’investissement culinaire et la lutte anti-statique des hommes qui ne se cachent plus dans la marge mais se mettent à la page des femmes les incitant à plus et mieux faire. Notons cependant que les femmes consacrent 3 heures par jour en moyenne en 2010 à contribuer au bien-être du foyer contre 1h45 pour les hommes : ce qui représente moitié moins pour ces derniers !