Hier, le 18 novembre, devait sortir en salle « Made in France », un thriller dans lequel un journaliste infiltre des cellules intégristes de la région parisienne qui projettent une série d’attentats meurtriers à Paris. Déjà en difficulté après les attaques du mois de janvier, la promotion du film avait démarrée doucement ces dernières semaines. Les premières affiches – une kalachnikov adossée à la Tour Eiffel – ont été placardées dans le métro parisien.
Rattrapée par l’actualité tragique de ces derniers jours, la sortie du film a été repoussée à une date ultérieure qui n’a pas encore été décidée. Hier soir, le site Télé Loisirs annonçait qu’il pourrait d’ailleurs ne jamais sortir en salle.
Le scénario, pourtant, ne date pas d’hier. Nicolas Boukhrief y pense depuis la vague d’attentats qui a frappé Paris en 1995. Interrogé par Première, le réalisateur considère que « les événements de ce vendredi 13 ne laissaient plus de place dans l’immédiat à une fiction de ce type, aussi juste soit-elle« . Il ajoute « Un thriller comme Made in France nécessite, par exemple, une scénarisation et une mise en scène de la violence qui ne peuvent être proposées au public alors que des victimes, des blessés et leurs familles vivent une tragédie sans nom, en même temps que des millions de Français. Le cinéma peut, je pense, proposer dans le meilleur des cas une synthèse du monde qui nous entoure. Pas un reflet immédiat de la réalité la plus agressive qui soit. Il y aura un temps pour montrer ce film, mais il faudra pour cela que nous soyons sorti de celui du deuil et du traumatisme ».
Deux autres films traitant de radicalisation, « Cowboys » et « Cowboys » ont eux aussi suscité une certaine polémique mais sortiront finalement au cinéma les 25 novembre et 2 décembre prochains.