Le chanteur congolais a tiré sa révérence comme il le souhaitait, sur scène. Dans la nuit de samedi à dimanche alors qu’il donné de la voix lors du festival des musiques urbaine d’Anoumabo à Abidjan, Papa Wemba s’évanoui sur scène et meurt quelques heures plus tard.
A 66 ans la star de la Rumba, et une référence pour le peuple africain est décédé seulement quelques heures après son concert au festival d’Abidjan. Un grand homme qui laisse derrière lui une vie bien remplie. Avec près de cinquante ans de carrière, Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba a fait revivre la rumba avec des rythmes plus dansants et festifs.
Le congolais attrape très tôt le virus de la musique, par sa mère et se met rapidement à chanter. D’abord dans une chorale paroissiale, puis dans différents groupes de musique mettant la rumba à l’honneur. C’est avec son groupe Zaïko Langa Langa en 1969, qu’il donne un second souffle à la rumba très populaire dans les années 1950 en Afrique. Avec des chansons plus électriques et avec des influences anglo-saxone, le groupe connaît un grand succès sur le continent, et révélé Papa Wemba au grand public.
Artiste aux multiples facettes
La carrière du chanteur décolle véritablement dans les années 1970. Il fonde le label Viva la Musica en 1977, et enchaînera les tubes comme Analengo, Maria Valencia ou encore Yolele. Il signe par ailleurs à l’international avec le label Real World et débute une série de concerts.
Un des emblème de la musique africaine, et aussi l’une des figures de la Société des ambianceurs et personnes élégantes (SAPE). Le congolais s’essaye aussi au cinéma dans les années 1980 avec un film franco-zaïrois La vie est belle dans lequel il tient le premier rôle. Devenu l’ambassadeur de la rumba congolaise dans le monde entier notamment avec l’album Emotion vendu à plus de 500 000 exemplaire.
Le chanteur aura aussi inspiré de jeunes talents comme Maître Gims ou Stromae pour les titres Papaoutai et Sapé comme jamais, aux mélodies proches de celles de Papa Wemba. Toujours sur scène à l’âge de 66 ans, il continuait de faire danser l’Afrique et le monde sur des rythmes de rumba revisité. Il aura chanté jusqu’à son dernier souffle et laisse derrière lui tout un continent en deuil.