Les festival comme média, ou dans ce cas en prolongation d’un média. Avec leur festival, les Inrocks ont pris le parti de prouver leur dire et leur expertise musical en amenant le public à découvrir leurs poulains de la meilleure des façons: en live.
Et il faut dire qu’une telle démonstration vaut bien mille mots. C’est d’autant plus vrai pour ce cru 2016, qui fait surtout place à la nouveauté, préférant faire découvrir des pépites que de mettre à l’affiche les talents confirmés.
Toujours est-il qu’en ce troisième jour de festival parisien ( et distillé au gré de toutes les salles de la capitale), les Inrocks investissent la salle de la Cigale située dans le quartier de Pigalle pour un show… varié. En effet, ce 20 novembre, il est question de donner un échantillon d’un peu tout, histoire de démontrer que les « boss » de la plume musicale sont calés dans tous les domaines.
Topo, c’est Adam Naas qui lance les festivités face à un public timide. Son brillant single « Fading Away » convainc néanmoins une assistance avide d’en entendre plus. Ce soir, Cassisus sera de la partie et le public arrive au compte goutte dans l’optique sûrement de se réserver pour ce qui sera un live hallucinant !
Le duo Formation prend ensuite place sur le pupitre derrière sur lequel trône un synthé. Envoûtant, avec ses mélodies posées, le groupe s’acquiert doucement mais sûrement l’approbation de la foule. Leurs titres aériens prennent en live des accents clairement pop et dansants. En français dans le texte, le charismatique chanteur s’adresse régulièrement à son public expliquant qu’ « On adore Paris ». Avec des titres au potentiel tubesque rare, le chanteur prend de l’ampleur au fur et à mesure que le set avance. A son climax ultime, il monte sur la batterie, et se laisse aller à un lâcher- prise bluffant. Seul bémol à cette performance, la troupe, peut-être encore jeune manque parfois du petit quelque chose qu’il faut pour convaincre complètement une foule que rien d’autre au monde n’existe à ce moment précis. Entre le bar, les autres spectateurs, les papotages, certains arrivent à faire disparaître le monde alentours le temps d’un set, d’autres s’imposent plus doucement. Il manque peu de choses à Formation pour faire partie de la première catégorie. D’ailleurs cette fin de set est là pour le prouver.
Les Inrocks ne souhaitent pas laisser le temps à la foule de s’ennuyer. Toujours dans cette optique d’éclectisme, la pause est rythmée par la performance d’une jeune rappeuse française. Avec sa tenue tirée à quatre épingles et son énergie, cette dernière tente de toutes ses forces de s’attirer les bonnes grâces du public. Elle l’interpelle fréquemment « Venez plus près », tente de la faire bouger, lâchant même un petit « S’il te plaît » plein d’humour. Ce numéro un peu hors thème ne convainc pas forcément la foule, qui pour autant regarde poliment le spectacle.
Ah oui c’est vrai, ce show était très prisé et…ça se voit. Cassius entre en scène face à une foule dense et convaincue. Et comme ça, monté sur un décors en forme de volcan sur lequel se trouvent ses platines, le duo transforme la Cigale en boite de nuit. Pas besoin d’être un adepte d’électro pour se laisser porter par la formation et ses riffs aussi pointus qu’accessibles. On danse clairement, on picole un peu pendant que d’autres se roulent des pelles. Aux balcons, le public se lève également pour bouger. Difficile de résister à cette grande fête et son jeu de lumières hallucinant. D’ailleurs, bien loin de la boite de nuit traditionnelle, Cassius s’attire les regards de ce public dansant clairement face à la scène. Un shot de bonne humeur qui permettra d’affronter ce début de semaine avec des étoiles plein les yeux. Puisqu’après tout, c’est vrai, on est seulement dimanche soir.