Surprise! Ce dimanche 11 juin, il fait un temps chaud sur Montréal, le vent fait voler les jupes, l’été rend la ville qui célèbre son anniversaire encore plus sensuelle. Au milieu de ces très nombreuses festivités, les Francofolies battent leurs plein.
Festival incontournable du paysage canadien, l’événement attire la crème des talents francophones pour susurrer des mots doux dans la langue de Molière à un public qui en redemande. Comme chaque année les scènes gratuites sont nombreuses dans le quartier de Sainte-Catherine alors que quelques concerts payant permettent de découvrir nos musiciens dans des circonstances plus intimistes.
[dropcap]J[/dropcap]ulien Doré, l’homme à qui les barrettes de cheveux allaient bien- un fait qui devrait être inscrit dans les livres d’histoire- y était à l’honneur le 10 juin, le temps d’un concert attendu. Seulement voilà quand on aime on ne compte pas. Et à l’en croire, Julien, aime beaucoup Montréal. C’est ainsi qu’à 20 heures, le félin chanteur s’amuse à créer la surprise en débarquant sur la scène Ford, gratuite et ouverte à tous le temps d’un live animal. Surprise vous dites ? Il se peut et de ses propres confidences que la mèche ait été vendue un peu plus tôt : « J’ai vraiment voulu conserver la surprise, confiera-t-il en fin de set, mais voilà j’avais vraiment envie de vous montrer que j’allais porter ce jean et que j’allais venir vous voir. » Ce jean ? Un slim noir dans lequel notre félin se trémousse avec un grâce incroyable. Le duo Omoh, potes, producteurs et musiciens de Julien, confiait que le bougre est capable de proposer quelque chose qui paraît « monumentalement kitch » et de le sublimer,le rendant attractif et diablement efficace.
Comment pourrait on leur donner tord? Un marcel blanc sur les épaules serti d’une chemise à motifs, notre Julien international se dandine façon dandy. L’homme à la crinière de lion fait rugir et rougir une assistance qui en redemande. Et vas-y que je me touche les fesses et vas-y que je fais des bons incroyables et vas-y que j’ouvre ma bouche comme une gueule. Sur scène, Doré est à la hauteur de toutes les espérances, un personnage entier, un artiste qui ose tout et qui a sa patte. Côté set-list, le meneur ne laisser rien au hasard « Coco Câline », « Paris-Seychelle », « Le Lac » ou encore le délirant « Les Limites ». « Kiss me Forever » est l’occasion pour le chanteur de mimer ses paroles, d’ailleurs,les mots « l’album de Renaud » lui vaut une sacrée grimasse!
Fou, complètement fou, Le showman se mélange à la foule descendant de son estrade pour venir chanter avec elle. Cette énergie le public lui rend, répondant à chacune de ses proposition. On chante « Hoho », on lève les bras, on fait de petits mouvements. Un femme lui hurle « Je t’aime Julien. » « Moi aussi je vous aime ! » lâche-t-il. Avare de partager avec cette ville, Doré ne manque pas une occasion de parler et d’amuser la galerie, allant jusqu’à raconter qu’il faut s’entretenir « faire attention à ce qu’on mange, ce qu’on boit. Ce n’est pas intéressant ce que je dis mais c’est surtout une façon déguisée de vous dire à quel point je suis heureux d’être là » balance le faux timide, vrai séducteur.
Les minutes passent trop vite et il faut déjà se dire au revoir sur « Sublime et Silence » et des notes de pianos déchaînées jouées par notre frontman. Impossible de faire un rappel malgré la demande du public, en festival le timing est serré. Les aurevoirs et les salutations sont pourtant longs. Notre homme-animal a visiblement envie de rester avec ses adeptes. Et sa horde lui rend bien la faveur.