Solidays 2017: La lutte continue en musique

Le festival des Solidays / Photo by Julia Escudero pour Actu-Mag.fr

Dimanche 25 juin, troisième et dernier jour de l’édition 2017 des Solidays. Il fait beau, chaud mais par chance la canicule a accepté de laisser sa place au beau temps. Simplement au beau temps. Voilà qui va très bien avec la musique, avec l’envie de sauter, de s’approcher du premier rang, de siroter une bière et ce, sans risque de tomber dans les pommes à tout moment.

[dropcap]L[/dropcap]es festivaliers l’ont bien compris. Depuis que Coachella a donné le « la » de la tenue de festival, le reste du monde suit le mouvement. En ces lieux il n’y a pas de tenue type : on s’habille stylisé, on se lâche sur les motifs, on se déguise, on se met des paillettes sur le visage, des dos nus, on montre son nombril et ses jambes, on est en lieu sur, là où chacun à la possibilité d’être lui. Lui fois mille parfois. A tel point que les selfies sont nombreux. Des groupes d’ados viennent en masse. Il faut dire que le prix de Solidays, en outre de la bonne action que représente le festival est un énorme plus. Alors voilà, on en profite. A côté de la jeune génération, les familles viennent aussi profiter de ce dimanche ensoleillé pour écouter de la musique en bronzant sur les pelouses, faire un tour de manège ou même faire un saut à l’élastique pour seulement 5 euros. Une petite somme pour voir tout Paris et la Défense avant de se jeter dans le vide. On ouvre grand les yeux et 5, 4, 3, 2, 1… n’ais pas peur ! Saute !

Ce saut d’adrénaline c’est aussi ce que doivent ressentir les musiciens. A commencer par l’excellent, le grand, l’unique Mat Bastard. Le chanteur de Skip The Use a lancé récemment son projet solo. Tous ceux qui l’ont précédemment vu en concert le savent : un live du chanteur a une saveur sans fin. Un goût de folie brute. Se lancer en solo ne lui a rien enlevé de son énergie rock. Torse nu, le chanteur saute dans tous les sens, se jette dans la foule et intervient régulièrement pour parler à son public. « On va faire un truc qui n’a pas été fait les deux autres jours de Solidays, on va tous se retourner d’un coup ! ». Mat Bastard est une pile éléctrique et domine son public, le modelant comme de la pâte à la modeler pour le faire courir, sauter chanter ou scander « La jeunesse emmerde le front national !»

En sortant de scène, la rock star a pu partager un moment avec MC Solar, parrain des Solidays en loge pour échanger quelques mots.

Côté scène c’est Imany qui séduit les spectateurs avec un timbre puissant et des titres universellement magnifique, la chanteuse envoûte les festivaliers qui se pressent devant elle sur la pelouse. Petits et grands chantent, communient et dansent au fur et à mesure que les notes sont données.

Mais comme toujours en festival, pas une minute à perdre. Il est maintenant l’heure de découvrir LA coqueluche du hip hop du moment, le décalé Vald. Qui d’entrée n’hésite pas à rapper comment il va « niquer sa mère » à ceux qui ne disent pas bonjour. Ho, hein, un artiste qui monte sur scène vaut mieux dire bonjour. Avec son collectif de potes, le musicos le plus barré du moment enchaîne les morceaux face à un public jeune et conquis. On rit franchement et on chante aussi. Vald demande à son audience s’il y a des fans de weed et de shit, et en profite pour balancer un son que tout le monde reprend en chœur : « Non maman je me drogue pas, j’essaie de marcher droit y’a que le dealer qui fait des croche-pattes. » Avant de partir, il faut bien garder un souvenir du moment avec un selfie et le titre du même nom et ses paroles SM que toute l’assistance connaît par cœur.

Le temps de choisir quelque chose à manger : Éthiopien ? Irlandais ? Pizza ? Japonais ? Thaïlandais ? Libanais ? Et hop, il est déjà temps de retrouver Last Train en live. Le groupe de rockeurs sous le chapiteau de la scène circus n’a pas perdu de son énergie scénique. Guitare à fond, la clique balance sévère ses morceaux si tellement rock et si tellement emprunt de jeunesse. Au détour de quelques remerciements, la bande de potes rappelle qu’elle n’a plus rien à envier à ceux qu’elle admire. La conclusion rend la chose encore plus limpide : « Fire » est un grand morceau, du type qui devrait rester dans les mémoires.

-M- clôt le bal et cette édition de Solidays. Dans la chaleur, les festivaliers regagnent leurs domiciles, fiers de participer à un grand combat, la lutte contre le sida et n’attendent qu’une chose : lutter encore l’année prochaine, celle d’après et celle d’encore après.

Julia E.: