Au lendemain de l’attaque à la voiture bélier qui a fait un mort et douze blessés dans une pizzeria de Sept-Sorts, la conférence de presse qui s’est tenue ce mardi nous en dit plus sur le profil de l’homme qui a volontairement précipité son véhicule sur le restaurant basé en Seine-et-Marne.
[dropcap]L[/dropcap]ors de la conférence de presse de ce mardi suite à l’attaque survenue dans une pizzeria de la commune de Sept-Sorts ce lundi, le procureur de la République adjoint du parquet de Meaux, Eric Valroger a donné les toutes dernières précisions sur les circonstances du drame et notamment sur le profil psychologique de l’individu.
Rappel des faits :
Ce lundi soir aux environs de 20h00, un véhicule de marque BMW roulait dans la zone commerciale de la commune de Sept-Sorts (Seine-et-Marne) quand son conducteur a soudainement décidé de quitter son axe de circulation avant de précipiter son véhicule dans une pizzeria. Au moment du drame, une trentaine de personnes étaient attablées dans le restaurant dont plusieurs d’entre elles se trouvaient sur la terrasse extérieure de l’établissement.
La voiture qui n’a pas freiné, a terminé sa course encastrée dans le restaurant. Selon les propos du procureur, son véhicule une fois arrêté, son conducteur a tenté d’effectuer une marche arrière mais plusieurs clients l’ont empêché de reculer, tentant même d’extraire ce dernier qui a immédiatement été appréhendé par la gendarmerie arrivée rapidement sur les lieux.
Qui est le conducteur fou ?
L’auteur de ce drame est un célibataire âgé de 32 ans, sans enfants. Ce dernier qui exerçait la profession de vigile aurait eu une petite amie pendant trois ans avant de se séparer avec cette dernière. L’homme qui habite la Ferté sous-Jouarre (Commune jouxtant la zone du drame) a également fait l’objet d’une condamnation en 2010 pour conduite en état d’ivresse. C’est sa seule condamnation qui figure sur son casier judiciaire. Celui-ci n’était pas suivi sur le plan psychiatrique comme le précise le procureur adjoint, Eric Valroger. Le procureur qui ajoute toutefois que l’individu s’est déclaré être un très gros consommateur de produits stupéfiants. Celui-ci ayant commencé à consommer dès l’âge de 9 ans.
Négatif à l’alcool, positif aux stupéfiants !
Les enquêteurs ont rapidement procédés à un test d’alcoolémie qui s’est avéré négatif. Un dépistage de produits stupéfiants a également été pratiqué et celui-ci s’est toutefois avéré positif. Le procureur, Eric Valroger précise toutefois qu’il s’agit d’une analyse d’urine. L’analyse sanguine doit confirmer ce test mais les résultats ne sont pas encore connus.
Le procureur a rappelé les qualificatifs retenus contre l’individu. En premier lieu, meurtre aggravé, la victime étant mineure et âgée de moins de quinze ans. Tentative de meurtre aggravé car parmi les autres victimes blessées, figure une victime mineure de moins de quinze ans. Conduite sous l’effet de produits stupéfiants et dégradation par moyen dangereux pour les personnes.
Les auditions se poursuivent difficilement avec le conducteur
Au cours de cette conférence de presse, Eric Valroger a expliqué que les auditions s’avèrent très compliquées avec le mis en cause, ce dernier tenant des «propos incohérents». Le conducteur aurait déclaré aux enquêteurs avoir consommé une quantité importante de médicaments la veille des faits. Ce dernier qui a expliqué dans un premier temps qu’«il envisageait de se suicider» avant de revenir sur ses propos dans un second temps et expliquer aux policiers que «c’était pour mieux dormir».
Il aurait déjà dans le passé tenté de mettre fin à ses jours sans apporter plus de détails aux enquêteurs.
L’individu devrait être présenté ce mercredi à un juge d’instruction.
Un délire de persécution
L’individu qui a précisé au cours de son audition qu’«il se sentait suivi» et que les «gendarmes enquêtaient sur lui». Le procureur explique également que l’homme aux propos flous a précisé qu’«il n’avait pas de contentieux particuliers avec le propriétaire des lieux et qu’il ne connaissait pas les victimes qui étaient présentes».
C’était juste pour lui «un lieu facile d’accès, sans protection et sans sécurité particulière» tout en ajoutant qu’il n’avait pas l’intention de se rendre dans cette zone commerciale, ayant prévu de partir à Paris. Le trentenaire serait très confus et se décrit comme «hors de contrôle» allant même jusqu’à expliquer aux enquêteurs que «si il commet un acte qui lui permet d’aller en prison, il sera en sécurité» comme l’indique le procureur de la République adjoint du parquet de Meaux.
Ce dernier qui a ajouté aux cours de la conférence que le mobile terroriste est complètement écarté à ce stade de l’enquête.
Le point sur l’état de santé des victimes
Sur les cinq victimes qui sont toujours en urgence absolue, le procureur a confirmé que l’une d’entre elle avait son pronostic vital engagé, expliquant qu’il s’agissait d’une femme âgée de 44 ans. Le petit frère de la petite fille décédée n’a toutefois pas son pronostic vital engagé. Son âge n’a toutefois pas été précisé par le procureur. Sept autres victimes sont déclarées en état d’urgence relative et sont actuellement hospitalisées.
Treize personnes choquées
Treize personnes ont été impactées sur le plan psychologique après ce drame et ces dernières se sont rendues à la cellule de l’unité médico-spécialisée. Douze autres sont en attente de consultation par cette même cellule.