Rock en Seine 2017: Ce qu’il ne fallait pas manquer ce weekend ! (On y était)

Rock en Seine vu du dessus / Photos Kevin Gombert

Les 25, 26 et 27 août Rock en Seine fêtait ses 15 ans au Parc de Saint-Cloud. Au programme: du rock sous toutes ses formes.

[dropcap]A[/dropcap]ujourd’hui l’heure est déjà au bilan! Après un vendredi pluvieux et un festival dans la gadoue, le soleil et les fortes chaleurs ont décidé de s’inviter, comme chaque année, à la fête.

Topo ce Rock en sueur a encore réservé son lot de surprises et de pogos qui collent. Quand on aime, on ne s’offusque pas…

Les coups de cœurs de ce weekend sont des plus nombreux mais s’il n’avait fallu assister qu’à une seule performance, celle de Her, tout en magie et en émotion pourrait bien remporter la palme. Présent le samedi sur la scène du Bosquet, le groupe jouait un live particulièrement important pour lui. En effet, c’était la première apparition scénique du combo depuis la disparition tragique de son co-fondateur, Simon Carpentier, pris au monde par le cancer. Si la soul du groupe et son message juste avaient fait parler d’eux jusqu’aux USA, restait à son leader Victor Soffle, la lourde tache de porter l’héritage du groupe. Un pari hautement réussi grâce à ce live d’une pureté, d’une sensibilité et d’une beauté rare. Ses interactions, timides, la voix pleines de larmes ne faisant qu’ajouter à cette intensité. Ainsi ce dernier n’a pas hésité à lâcher : « Cette aventure qu’on a vécu avec Simon est tellement énorme. On a commencé sur Soundcloud et nous voilà aujourd’hui à Rock en Seine. » de même ce dernier a introduit « le dernier titre sur lequel on a travaillé avec Simon. » Le chanteur vécu en noir et blanc, était secondé de musiciens, eux tout de noir vêtus pour porter le deuil. Her est et restera une magnifique pépite, qu’il faut aller voir, qu’il faut soutenir. La musique écrite par ce duo doit absolument gagner la popularité qui permettra à Simon Carpentier d’être éternel.

Si celui-ci de par sa sincérité gagne sa place de grand favori, il est plus difficile de départager le reste de la programmation. Toujours au top, Jain, y a forcément sa place. Émouvante, la belle n’a pas hésité a dédier un titre aux attentats de Paris et à remercier une foule immense à s’être déplacée malgré le climat de peur qui règne en ces temps troublés. Pourtant Jain, c’est toujours et surtout une énergie folle. Un simple jeu avec sa pédale de loop lui permet de faire chanter à l’infinie un de ses fans sur le refrain de son titre « Come », une boule géante et voilà notre musicienne qui s’élance à slamer ( surfer) sur la foule. Ce que propose la musicienne c’est avant tout une grande fête qui a su séduire tout le monde sur la Grande Scène.

Sur la même scène et toujours le même jour, Band of Horses, un peu en dessous, le combo étant plus efficace sur une petite scène, a su néanmoins envoyer du lourd sur son single phare « The Funeral » et un bon final vaut toujours le coup d’être souligné.

Rock en Seine / Photo Kevin Gombert

Enfin, il est impossible de parler de la journée du samedi sans mentionner, l’énorme performance de PJ Harvey. La chanteuse et ses très très talentueux musiciens a rappelé pourquoi elle était dans la légende. Entre émotions et voix à fleur de peau, ce set dédié à son album sur l’Amérique avait de quoi faire frissonner jusqu’au cœur le plus sombre. Entre prise de saxophone et reprise de Bob Dylan, la prêtresse de la soirée n’a pas manqué de la jouer très très qualitative.

Outre les concerts, la palme de la meilleure activité du festival vous était offerte par (jingle) Wiko, et son bar à 50 mètres du sol tracté par une grue. En l’air, le festival prend une nouvelle dimension. Quelques gorgées de jus de fruit et soda offerts, quelques selfies plus tard, vous voilà plongé dans un univers féerique pour tester le nouvel appareil photo de la marque et votre peur du vide. Un must !

Le dimanche, l’oscar de la nouvelle découverte est attribué à… Romeo Elvis x le Motel ! Retenez le nom de Roméo Elvis, notez-le, comme ça, vous n’oublierez pas qu’on vous en à parlé en premier. Le rappeur belge hyper pêchu a livré un set sans faute, avec une voix grave ( et son côté PNL), des morceaux drôles, décalés ( bonjour Vald) et ses interactions hyper pêchues avec la foule ( Coucou Big Flo et Oli). Ambiance : lorsqu’un membre du public débarque déguisé en crocodile, le combo lui balance « tu crois que tu es le seul crocodile ? Mais nous aussi on va en inviter un mon gars ! » Chose promise, chose due, voilà donc un crocodile qui débarque sur scène pour le titre du même nom parlant de.. zoophilie! Apparemment faut arrêter de faire l’amour avec des crocos ! ( quoiiii?!).

La festivaliers ont répondu présents !

La foule massive de Rock en Seine / Photo Kevin Gombert

L’autre nom à retenir c’est bien celui de Mac Demarco et son set tout en douceur sur la Grande Scène, pêchu et plein de bonnes vibrations, le musicien déchaîné à su mettre encore plus de soleil dans un festival déjà très chaud. Sa reprise de Vanessa Carlton et de son titre « A Thousand Miles » mérite d’ailleurs le détour. De quoi chiller au soleil à la cool en jouant comme certains festivaliers à faire des bulles tiens par exemple.

George Ezra a lui aussi déplacé les foules. Le blondinet à la voix grave n’a pas hésité à communiquer régulièrement avec son public et a faire chanter sur son single « Budapest ». The Lemon Twigs, eux particulièrement rock, s’inscrivaient dans les fondements de ce qu’est Rock en Seine. Un set solide et un single clés, franchement efficace.

Rock en Seine / Photo Kevin Gombert

Outre la performance de Rone qui a transformé le festival en discothèque géant, le clou du spectacle, c’était et ce sans surprise la performance de The XX. Face au concert, les festivaliers, très, très nombreux, n’ont pas perdu une miette du live qui leur était offert. A noter, le moment de communion très fort sur l’excellent morceau « Angels ». De quoi finir Rock en Seine en apothéose.

Et surtout de quoi se préparer à affronter cette rentrée et cette nouvelle année avec ses coups de cœur, et de gueule, ses moments magnifiques et ses coups de blues, ses froids et ses beautés, ses découvertes et ses débats, ses pleurs et ses histoires d’amour, d’amitié, de famille, ses soirées alcoolisées et ses fêtes, ses longues journées de travail et ses weekend trop courts, ses fous rires et ses pertes, toujours et quoi qu’il arrive avec de la musique plein les oreilles. La vie, son éternel recommencement et ses différence, la chose qui soit la plus précieuse au Monde, et ce jusqu’au prochain bilan de rentrée à Rock en Seine 2018.

Julia E.: