Harvey : l’ouragan qui ravage le Texas

L'ouragan Harvey qui décime le Texas / Capture Twitter

Lundi 28 Août dernier, la côte texane a été frappée par un des ouragans les plus puissants jamais enregistré au monde : l’ouragan Harvey.

Du jamais vu depuis Katrina en 2005

[dropcap]S[/dropcap]i les américains avaient déjà connu une situation semblable en 2005 quand l’ouragan Katrina avait touché la Nouvelle-Orléans, les conséquences n’en sont pas moins désastreuses : des vents soufflant jusqu’à 215km/h, une élévation du niveau de la mer de 4 mètres, de nombreuses personnes tuées, plusieurs blessés, la 4ème ville des États-Unis – Houston – entièrement plongée sous l’eau, 12 000 soldats de la garde républicaine mobilisés…

Harvey était une simple tempête tropicale la semaine dernière : il est passé par la Martinique et n’a déclenché que quelques orages mais c’est en passant sur les eaux du nord du Golfe du Mexique qu’il s’est renforcé et a atteint une intensité de 4 sur 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson.

« Historiquement, l’eau est davantage une menace pour la vie que le vent » National Weather Center.

Bien qu’il soit redescendu au stade de tempête tropicale ces derniers jours, l’ouragan Harvey risque de faire encore beaucoup de dégâts étant donné qu’il progresse lentement (4km/h) et provoque de grosses inondations.

Après avoir touché le Texas et la Louisiane, celui-ci risque de balayer une petite partie de l’Oklahoma et de l’Arkansas.

Des enjeux économiques importants

L’État du Texas mettra des années à se remettre de cet ouragan non seulement parce que de nombreuses villes seront à reconstruire mais aussi car la côte texane accueille près d’un tiers des capacités de raffinerie de pétrole des États-Unis et le Golfe du Mexique, 20% de la production américaine. Cependant, la majorité des plateformes ont du être évacuées à et fermées.

« Les raffineries pourraient d’une part être endommagées à cause des vents, mais elles pourraient surtout pâtir d’inondations, voire de coupures de courant », a déclaré James Williams de WTRG Economics.

Des antécédents politiques favorables au président Trump

L’ouragan Harvey rappelle aux américains le tragique épisode de 2005 à l’époque où l’ouragan Katrina, l’un des plus puissants jamais enregistré avait frappé la Nouvelle-Orléans.

Les conséquences avaient été tragiques non seulement pour toutes les régions touchées mais aussi au niveau du bilan humain qui s’est élevé à 1800 morts. A cette époque, le président George W. Bush avait été accusé de ne pas avoir réagi à la hauteur selon le peuple américain et il avait vu sa côte de popularité chuter lourdement.

Il avait notamment été accusé d’indifférence envers une région défavorisée et composée majoritairement d’afro-américains.

Cet antécédent a été favorable au président Trump qui s’est rendu directement sur place quand le président Bush s’était contenté de survoler les inondations de Katrina. Malgré quelques critiques quant au comportement du président américain et de sa femme lors de cette visite au Texas, elle leur a été favorable.

Retombées politiques : Trump déclare l’état d’urgence.

Après avoir déclaré l’état d’urgence au Texas à la demande de son gouverneur, le président Trump en a fait de même Lundi dernier pour la Louisiane, état voisin.

L’état d’urgence permettra donc à la Louisiane de mobiliser plus d’effectifs et de ressources afin de réagir au mieux face à cette catastrophe naturelle.

Des interrogations sur l’environnement

Harvey provoque des inquiétudes quant à la question du réchauffement climatique : Bien qu’un lien de causalité directe entre l’effet de serre et cet ouragan n’est pas démontrable à l’heure actuelle, le gouverneur du Texas a déclaré que l’ouragan posait des questions de fond auxquelles il faudrait bien répondre…

D’autre part, Olivier Proust, dans une interview au Monde a déclaré que les cyclones seraient, à l’avenir, plus puissants, notamment au niveau des précipitations et que « avec le réchauffement, c’est un peu comme si on ajoutait un additif dans le carburant : cela accélère et amplifie les phénomènes. »

Des animaux affectés !

Elisabeth Thabut: