Google serait sur le point de développer sa propre console conçue exclusivement pour le Cloud Gaming.
[dropcap]T[/dropcap]out est partit du recrutement récent par Google de Phil Harrison. Figure incontournable du jeu vidéo chez Sony, Infogrames et Microsoft. La question est donc de savoir dans quel but ? Bien que la firme américaine n’ait encore rien communiqué sur ses intentions, elles font tout de même l’objet de nombreuses théories dont la plus sérieuse reste celle de l’élaboration d’une nouvelle console pour le Cloud Gaming.
Excited to be able to share that today I've started a new role as Vice President and GM of Google – and relocating (back) to California.
— Phil Harrison (@MrPhilHarrison) January 22, 2018
Le Cloud Gaming, c’est quoi ?
Le Cloud Gaming est au jeu vidéo ce que la vidéo à la demande est aux films et aux séries.
Aujourd’hui nous avons principalement 3 types de supports pour les jeux vidéos : la console (de salon ou portable), l’ordinateur (fixe ou portable) et le téléphone (avec tablette). Sans entrer dans le détail, ce qu’il faut pour faire fonctionner un jeu est en somme assez simple : un processeur, une carte graphique, un disque dur, de la mémoire vive, un système d’exploitation et un écran. Autant d’éléments qu’il faut mettre à jour, optimiser, remplacer, réparer pour pouvoir jouer aux derniers jeux vidéos du marché dans une qualité ne serait-ce qu’acceptable.
Avec le Cloud Gaming, fini d’investir dans de nouvelles consoles ou dernières cartes graphiques du marché. Tout est décentralisé dans des data centers configurés pour le jeu comme l’explique le graphique ci-dessous de nos confrères d’ Hardware.info :
A gauche les appareils sont connectés à une box (Home Gateway) qui envoie sur un serveur les commandes que vous effectuez en temps réel. Au bout, un data center qui traite l’information pour ensuite la renvoyer à la box, et ce, sans aucune latence. C’est du moins ce qui nous est vendu sur le papier. Le boitier, lui, n’a nul besoin d’être optimisé car il ne fait que transmettre les informations entre le client et le serveur. Le serveur est quant à lui régulièrement optimisé avec les derniers composants du marché.
Une technologie pas si nouvelle.
Depuis 2013 déjà, différentes firmes proposaient ce genre de service. D’après l’Agence Française pour le Jeu Vidéo (AFJV) , 13 acteurs se partageaient le marché en 2013. Aujourd’hui, nous en comptons essentiellement 3 : Le PSN de SONY, le GeForce Now du constructeur Nvidia et le français Shadow. Les fournisseurs d’accès à internet (FAI) proposent déjà ce genre de service à travers leurs abonnements et leurs boîtiers TV. Voyant le vent tourner, Shadow s’est d’ailleurs empressé récemment de sponsoriser les vidéos de 2 célèbres youtubeurs français. Ces derniers faisant l’éloge (légitime) du constructeur français.
Du Cloud Gaming pour tous ?
Pas vraiment, pas aujourd’hui du moins. Énormément d’efforts sont encore à faire en matière de latence, le ping. Pour les puristes du jeu vidéo, les hadcore et mid-core, cette technologie ne leur permet pas de jouer dans des conditions optimales. Donc pour l’instant, le marché est surtout tourné vers les joueurs « casu » (casual/occasionnels) comme nous le montre l’infographie de l’AFJV.
Cette technologie est encore très dépendante du débit de ses potentiels clients. Les gamers qui possèdent la fibre optique seront clairement avantagés sur les autres.
Le fait que google se lance dans l’aventure fera sûrement bouger le marché du Cloud Gaming dans le bon sens. Il semblerait tout de même qu’il faille attendre encore quelques années avant de se voir proposer un service vraiment digne de ce nom.