Jeudi, les élus du syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole ont voté l’arrêt d’Autolib’, à Paris et dans une centaine de communes de la région parisienne, comme nous indique 20 Minutes. La présidente du syndicat, Catherine Baratti-Elbaz (maire du 12e), avait refusé de « procéder au versement de la compensation financière demandée par le délégataire ».
[dropcap]J[/dropcap]usqu’en 2016, l’Autolib’ est un succès : les abonnements sont de plus en plus nombreux, ainsi que les bornes de stationnement. Malheureusement, avec le temps, le groupe Bolloré rencontre des difficultés à cause du manque d’incivilité de certains utilisateurs. L’entreprise, par la voix de Marie Bolloré, fille de l’industriel, exprime sa déception dans le Parisien : « On pensait aussi qu’il y aurait plus de trajets banlieue-Paris, ou banlieue-banlieue, ce qui aurait fait des locations plus longues ».
L’impact financier est très important. A sa création, le groupe Bolloré devait verser 60 millions d’euros mais le déficit d’Autolib’ est désormais estimé par le groupe à 293,6 millions d’euros ! Il demande donc aux collectivités, et notamment à la mairie de Paris, de lui verser 233 millions d’euros pour éponger la dette d’exploitation. Refus catégorique de la mairie et du syndicat.
L’arrêt d’Autolib’ est désormais définitif, au grand désarroi de nombreux Parisiens. Cependant, il va falloir un peu de temps pour que cette décision soit effective car les négociations sur la transition s’annoncent difficiles. Le groupe Bolloré souhaite un arrêt du service immédiat, alors que le syndicat plaide pour un retrait progressif.
Il ne faut pas oublier que cette résiliation aura un coût pour les contribuables, ce qui inquiète les villes adhérentes au service. Par exemple, le maire d’Argenteuil, Georges Mothron (LR) estime dans un communiqué que « rompre le contrat me semble […] de nature à faire peser d’importantes menaces financières sur nos communes ».
A ce jour, il est impossible de savoir le coût exact de l’arrêt d’Autolib’. La présidente du syndicat mixte assure que la résiliation coûtera moins cher que le maintien du service, mais Marie Bolloré affirme l’inverse : « On sera plus proche des 300 millions d’euros que des dizaines de millions évoqués par le syndicat mixte », assure la directrice de la mobilité dans une interview au Parisien.