« Misery » : l’histoire d’un transfert diabolique au Théâtre Hébertot

Misery au Théâtre Hébertot / Capture

Myriam Boyer et Francis Lombrail, les deux acteurs de « Misery », la pièce-événement de la rentrée (à partir de mercredi au Théätre Hébertot), étaient assis dimanche dernier sur le canapé rouge de Michel Drucker. L’occasion d’en dire plus sur cette adaptation du best-seller de Stephen King qui plonge les spectateurs dans un huis-clos diabolique entre un auteur et sa « fan numéro un ».

[dropcap]«[/dropcap] Misery » est l’un des plus grands succès de Stephen King. Adapté au cinéma en 1990 (oscar de la meilleure actrice pour Kathy Bates) avec un scénario de William Goldman (oscarisé pour Butch Cassidy et le Kid et les Hommes du président), et plusieurs fois à Broadway, l’œuvre du maître du suspense américain n’avait jamais été jouée en France. Un huis-clos intense qui est pourtant taillé sur mesure pour la scène.

Les deux acteurs, Myriam Boyer et Francis Lombrail, étaient les invités de Vivement Dimanche pour évoquer une pièce, qualifiée par Michel Drucker « d’événement théâtral de la rentrée ». L’histoire. Un auteur à succès, Paul (Francis Lombrail), perd connaissance à la suite d’un accident. A son réveil, il se retrouve alité dans une petite maison isolée du Colorado. Secouru par une femme aux faux-airs de bonne samaritaine, Annie (Myriam Boyer).

Annie n’est pas entrée dans la vie de Paul par hasard. Fan inconditionnelle de ses romans d’amour, centrés autour de l’héroïne Misery, elle veut prendre le contrôle de l’œuvre alors que Paul souhaite au contraire faire mourir son personnage. « C’est une vraie fan. Dans le sens de fanatique. Elle est épouvantable, c’est un monstre », a expliqué Myriam Boyer à Michel Drucker.

« C’est grâce à Misery que je ne suis pas seule au monde », se lamente Annie en découvrant que son créateur compte la faire mourir. Une issue inacceptable pour ce personnage « complètement psychotique et renforcé dans une paranoïa croissante », selon Francis Lombrail.

La fan tient l’écrivain sous sa main. Elle le force à réécrire l’histoire, se fait menaçante. Paul comprend que sa vie ne tient qu’à sa machine à écrire. Il entre à son tour dans ce jeu de manipulation. « Un peu comme Shéhérazade, qui raconte des histoires jusqu’à trouver la solution, il va essayer de sortir de ce mauvais pas qui peut lui coûter la vie », a précisé Francis Lombrail.

Un thriller psychologique haletant comme seul Stephen King sait en écrire, qui peut s’appuyer sur le scénario brillant de William Goldman. L’adaptation de Viktor Lazlo, toute en sobriété, rend justice aux atmosphères si particulières du maître du thriller US.

Jérémy Renard: